Depuis l'élection d'Emmanuel Macron, think tanks, clubs de réflexion et TPE intellectuelles voient le jour. Mais qu'est-ce qui s'y fabrique ?

Comme Trump, elle est directe. Comme Trump, elle a fait de Twitter son arme de communication favorite. Comme Trump, elle bouscule jusque dans son propre camp, où elle a percé en un temps record. Depuis son élection, en novembre 2018, au Congrès, à seulement 29 ans, Alexandria Ocasio-Cortez, dite "AOC", fait vibrer l’aile gauche du parti démocrate. Salaire minimum, assurance-santé, écologie... Cette ex-collaboratrice de Bernie Sanders venue du Bronx et d’origine portoricaine incarne à la perfection une jeune génération avide de justice sociale et raciale.

Assa Traoré souhaitait rencontrer Yala Kisukidi, philosophe et enseignante à Paris VIII. Il en résulte un dialogue passionnant sur les relations avec la gauche ou les Gilets jaunes, la diaspora et l'islamophobie.

L'étalement du "grand débat" et les ambiguïtés d'Emmanuel Macron ont réactivé le clivage droite-gauche dans le camp présidentiel. Pendant que les ministres issus des Républicains jouent leur partition, certains proches du président rêvent d'un rééquilibrage à gauche, avec à la clé une nomination de Jean-Yves Le Drian à Matignon.

A trois semaines du scrutin du 26 mai 2019, le succès de la gauche espagnole redonne une bouffée d’oxygène aux sociaux-démocrates de l’Union. Même si l’euphorie n’est pas totalement de mise.

La montée de l'extrême droite, qui obtient ses premiers députés nationaux, a provoqué un regain de mobilisation à gauche. Un élan qui profite aux socialistes. A eux, maintenant, de ne pas décevoir.

Les Etats-Unis, nation du capitalisme débridé, ont constitué un terreau favorable pour l'émergence des idées de gauche. Malgré les martyrs et les défaites, une partie de l'Amérique n'a jamais cessé de croire au progressisme.

Au sortir d'élections européennes catastrophiques pour la gauche, les députées Clémentine Autain (La France insoumise) et Elsa Faucillon (Parti communiste) tirent la sonnette d'alarme. Le 30 juin 2019, elles lancent un appel à un "big bang" pour engager la reconstruction d'une gauche "en miettes, désertée par une très grande partie des classes populaires".

La gauche cultive le souvenir des grands vaincus de l'histoire, farouches défenseurs des prolétaires, ennemis des compromis et, pour cette raison, renvoyés dans les marges de l'histoire. Blanqui l'enfermé, Trotski le bolchevik assassiné et Guevara le Che abattu en Bolivie, sont toujours les icônes des révolutionnaires.

De plus en plus plébiscité par les jeunes générations, le socialisme peut-il redevenir un courant majeur ?

La gauche paraît avoir abandonné à l'extrême droite le drapeau de Valmy et du Vercors. Un étrange reniement, car c'est, au contraire, la fusion entre la nation et l'idéal égalitaire de la République qui fonde depuis la Révolution la spécificité du "cas" français. Tandis qu'en 1815, en 1871 et en 1940, les classes possédantes confieront à l'envahisseur le soin de solder leurs comptes avec la République détestée.

En élisant une direction clairement ancrée à gauche, les sociaux-démocrates espèrent remédier à leur profonde crise existentielle. Un peu tard, sans doute.