Le 7 octobre 2023 a ouvert un chapitre d’une violence inédite au Proche-Orient. Aux 1 200 victimes dénombrées en Israël des suites de l’attaque du Hamas s’ajoutent les plus de 24 000 morts causés par la guerre de représailles de Tel-Aviv. Du rêve sioniste à l’anéantissement de Gaza, le nouveau numéro de "Manière de voir" remonte aux sources du conflit israélo-palestinien et remet en perspectives les grandes séquences d’un engrenage toujours plus meurtrier. Sommaire. L'hubris d'Israël, éditorial. Israël et Palestine, territoires imbriqués : carte.

La naissance d’Israël en 1948 a été l’un des faits marquants de l’histoire contemporaine du Proche-Orient. Si la population palestinienne a été la grande perdante de ce bouleversement, les pays arabes en ont aussi subi les conséquences. Certains, à l’image de l’Égypte ou de quelques pays du Golfe, ont finalement choisi la voie de la normalisation. D’autres demeurent dans une situation de belligérance ouverte avec Tel-Aviv. Le chemin d’une vraie paix demeure encore long et parsemé d’embûches. Sommaire. Belligérants et partenaires. Une paix un peu trop royale.

La reconnaissance de l'Etat de Palestine par l'Espagne, l'Irlande et la Norvège a relancé le débat sur l'opportunité de ce geste diplomatique fort qui divise les pays occidentaux. De son côté, la France temporise, au risque de manquer une chance historique de faire bouger les lignes du conflit. Etat palestinien. Les enjeux d'un acte politique. Guerre à Gaza. ''Le droit a des effets à long terme". Lettres de Gaza et d'Israël "J'aurais aimé t e connaître...''

A l'occasion des 75 ans d'Israël le grand écrivain dénonce "l'ignorance épaisse" qui accompagne l'occupation imposée aux Palestiniens. Et, pour "L'Obs" s'interroge sur ce qui fait l'identité de son pays.

Dans des pays occidentaux volontiers disposés à claironner leur attachement à la démocratie et au débat, les mesures qui réduisent le droit d’expression des partisans de la cause palestinienne se multiplient depuis octobre dernier. Parce qu’ils ont accepté la censure des opinions qu’ils réprouvaient, certains des défenseurs des libertés publiques sont silencieux.

En raison de son histoire diplomatique, la Russie figure parmi les rares puissances à entretenir des relations avec l’ensemble des parties du conflit israélo-palestinien, y compris avec le Hamas. Son rôle de médiateur reste cependant restreint dans le contexte de confrontation russo-occidentale en Ukraine et de monopolisation du dossier par les États-Unis.

Leur volonté d’éradiquer le Hamas est répétée à l’envi, mais les dirigeants israéliens restent bien en peine d’indiquer quel sera l’avenir de l’enclave une fois les combats terminés. Si l’Égypte, les Émirats arabes unis et le Maroc pourraient fournir une force de maintien de la paix, une chose est certaine : Tel-Aviv n’a pas l’intention de laisser les coudées franches à l’Autorité palestinienne.

Vu de loin, tout semblait calme. Ou en voie de normalisation après les accords récents entre Tel-Aviv et plusieurs pays arabes. Mais, lorsque le Hamas a lancé son assaut le 7 octobre, les chaînes d’information ont basculé en édition spéciale : pour imputer l’opération à l’Iran ; pour se focaliser sur la nature de l'attaque et imposer le qualificatif de "terroriste". Tandis qu'en Israël la colère gronde contre un pouvoir défaillant qui n'a pas su empêcher le massacre, les Palestiniens comptent leurs morts par milliers.

Récurrence des interventions militaires israéliennes à Gaza, raids incessants de cette même armée en Cisjordanie, poursuite de la colonisation – autorisée par Tel-Aviv ou « sauvage » –, difficultés économiques liées à la pandémie de Covid-19 et impéritie de l’Autorité palestinienne dirigée par M. Mahmoud Abbas, qui semble ne se préoccuper que de la coopération militaire avec Israël : la liste des épreuves subies par la population en Palestine est un fardeau aggravé par le délitement du processus de paix et l’échec patent de la solution à deux États.

Que vont devenir les habitants de Gaza ? Après des décennies de domination israélienne – que les artistes palestiniens n’ont eu de cesse de raconter –, se dessine la perspective d’une nouvelle Nakba (« catastrophe ») marquée par l’expulsion de populations civiles. La plupart des pays occidentaux, dont l’Allemagne, se montrent peu enclins à modérer l’ardeur vengeresse de Tel-Aviv après les massacres commis par le Hamas. Une mansuétude qui s’explique notamment par l’instrumentalisation de la mémoire de la Shoah et des crimes antisémites.