Dans "Les Invisibles", Louis-Julien Petit, entouré d'actrices non professionnelles, met en scène des femmes SDF et des travailleuses sociales en lutte. Un film offensif qui s'inscrit dans une veine féconde du Cinéma français.

Après "Get Out", Jordan Peele revient avec "Us". Par le prisme d'un film d'horreur, un miroir déformant tendu par un cinéaste qui dénonce "le racisme, la vénalité et la brutalité" de la société étatsunienne.

Sept ans après la petite claque qu'était "Mate-Me por Favor", Anita Rocha da Silveira est de retour avec une nouvelle satire de la société brésilienne gangrénée par la montée du conservatisme religieux. Derrière ses accents pop façon Dario Argento, "Medusa" piétine les milices évangélistes ultra-violentes et les gangs d'influenceuses qui, lorsqu'elles ne sont pas en train de nous apprendre "dix manières de faire un selfie à la gloire de Dieu", mènent des expéditions punitives contre des "pécheresses" à la nuit tombée. Rencontre avec une cinéaste engagée venue pousser un cri de ralliement.

Le cinéaste Serge Bozon revient sur des questions de cinéma qui méritent d'être vues plus doucement. Et, à l'aide de sa loupe, y découvre toujours une leçon. Ce coup-ci, une excellente nouvelle : toute la filmographie de Jean Eustache va enfin être restaurée et rééditée. Les droits de ses films étaient bloqués depuis sa mort en 1981...

Avec "Armageddon Time", en salles le 14 septembre, James Gray fait son "400 Coups". Le New-Yorkais born and raised frappe à la porte de la compétition à Cannes avec son film le plus autobiographique, tourné dans le Queens et sur lequel plane l'ombre du magnat Trump. Jordan Mintzer - auteur d'un livre d'entretiens avec le cinéaste - s'est faufilé sur le tournage en pleine pandémie. Paparazzi, tests Covid et post-production en live... Récit exclusif derrière l'épaule d'un des grands maîtres en activité.

Moralisateur cynique pour les uns, satiriste truculent pour les autres, le cinéaste suédois s'est attribué cette année une deuxième Palme d'or (après "The Square" en 2017) grâce à "Sans filtre" (en salles le 2S septembre), une fable explosive sur la lutte des classes moderne. Son point d'ancrage ? Une croisière de luxe qui tourne mal et où se mêlent oligarques russes, mannequins naïfs et staff de bord. Enchanté à l'idée de ne pas plaire à tout le monde, il disserte sur l'économie de marché, le milieu de la mode et l'inculture des hommes politiques en Suède.

Son nouveau film, "R.M.N." (en salles le 19 octobre), a été l'un des chocs du dernier Festival de Cannes. Soit l'histoire vraie d'un village roumain où l'embauche de travailleurs sri lankais va déchaîner la violence xénophobe de ses habitants. Bien plus qu'un fait divers mis en images, "R.M.N." est une chronique noire sur la montée du populisme en Europe. Plus que jamais exigeant et droit dans ses bottes, Cristian Mungiu revient sur son parcours sans faute. Au menu : passion VHS, journalisme, mondialisation et crise du cinéma d'auteur.

Pour les habitants des favelas de Rio de Janeiro, se rendre au cinéma est un loisir coûteux et éloigné. Alors chaque semaine, un cinéclub associatif propose une séance en plein air dans la favela de Vidigal. Bon film.

Avec "Roubaix, une lumière", Arnaud Desplechin s'empare d'un fait divers sordide pour réaliser un grand thriller social. Entretien fleuve avec un cinéaste pour qui la tâche du cinéma est d'aller à la rencontre du visage de l'Autre.

Presque tous les longs métrages de Chaplin, du "Kid" inaugural jusqu'à l'avant-dernier, "Un roi à New York", ressortent en salle en copie restaurée. L'occasion de tirer quelques fils d'une oeuvre qui touche à un absolu du cinéma et condense toute l'histoire du XXe siècle.

Avec "Martin Eden", Pietro Marcello propose une lecture très libre du célèbre roman de Jack London. Et réussit une adaptation lyrique qui dialogue avec notre époque. Rencontre avec un cinéaste indompté.

En octobre 2018, à Los Angeles, Quentin Tarantino tourne "Once upon a Time ... in Hollywood". Une plongée dans un milieu du cinéma qui se délite - et des années 1960 marquées par la fin des utopies. Une élégie pour un monde qui court à sa perte, et pour faire durer le plaisir.