La petite ville du Limousin n'a pas oublié le massacre de ses habitants par les nazis, le 10 juin 1944. Pourtant, quatre-vingts ans plus tard, elle a voté à 36 % pour l'extrême droite. Un score qui reflète le sentiment d'abandon de la France rurale.

Ça a été l'un des faits les plus marquants du séisme électoral du 9 juin 2024 : la Bretagne, historiquement à gauche, modérée et pro-européenne, a elle aussi basculé à l'extrême droite. Et ce y compris dans des zones littorales pourtant confrontées directement au dérèglement climatique. Reportage dans la presqu'île de Crozon, dont certaines communes ont accordé plus de 30 % des voix à Jordan Bardella.

Vous êtes un inconditionnel du JT de TF1 ? Il y a quasi une chance sur deux que vous votiez RN. Vous écoutez tous les jours France Inter et vous trouvez ce Raphaël Glucksmann vachement bien ? C'est normal. Grâce à notre sondage lfop-"Marianne" sur les habitudes médiatiques des électeurs du 9 juin 2024, vous apprendrez qu'il n'est pas anodin de lire "Le Monde", de regarder "C à vous" ou d'écouter RMC.

Pour renforcer leur bloc électoral et battre le Rassemblement national, les gauches veulent croire que leur programme social pourrait inciter de nombreux électeurs à voter pour elles. Mais elles manquent de temps pour mener une bataille culturelle profonde. Sommaire. Le Nouveau Front populaire au défi du vote d'extrême droite. LFI : le « grand ménage » de Jean-Luc Mélenchon avant 2027. La riposte féministe bouillonne face à l’extrême droite. À « Sainté », le bleu marine de la honte.

Devenu le premier parti chez les ouvriers, les employés et les salariés du public, le RN lorgne désespérément les cadres et les élites. Pour remporter les élections mais aussi pour diriger le pays en cas de victoire. Des politiques, des hauts fonctionnaires, des chefs d'entreprise s'interrogent. Sommaire. Politiques : la fin du "cordon sanitaire" ? Lobbys : ils avancent main dans la main. Diplomates : pourquoi le RN pourrait dire merci à Macron. Régaliens : de Bercy à l'intérieur. Financiers : pas prêts à signer un chèque en blanc. Patrons : le discours des grands... et celui des petits.

Depuis le 9 juin, la phrase "La jeunesse emmerde le Front national", entonnée sur scène par le groupe punk Bérurier noir dans les années 1980, réapparaît en force sur les réseaux sociaux et dans les manifestations. Une formule en forme de défi à l'heure où un quart des votants de moins de 25 ans ont déposé un bulletin Rassemblement national aux élections européennes.

Dirigée par le parti d’extrême droite depuis dix ans, la commune des Hauts-de-France a voté à 47 % pour Jordan Bardella aux élections européennes. Jocelyn Dessigny, lui aussi du RN, élu député au premier tour, a recueilli 53 % des voix des électeurs de la 5e circonscription de l'Aisne. "Politis" est allé à leur rencontre.

Dans un ouvrage remarqué, le sociologue et politiste Félicien Faury analyse les ressorts du vote RN parmi des « électeurs ordinaires » de Provence et ouvre des perspectives pour une reconquête du vote populaire.

Accusations de pédophilie ou de pactes avec le diable, mobilisation du camp évangélique et des supporters de foot... A l'approche du second tour du scrutin le 30 octobre, l'écart se réduit entre Bolsonaro et Lula, et l'atmosphère devient électrique.

Ils s'imaginaient passer la nuit à tenter de se réconforter face au triomphe annoncé de l'extrême droite. Finalement, le soir du 7 juillet 2024 aura été celui du soulagement et d'une victoire d'autant plus savoureuse qu'elle semblait hors d'atteinte. Partout en France, ils racontent. Le reportage se conclut par les analyses de Vincent Martiny et d'Anne Muxel intitulées "Macron se comporte en forceur démocratique" et "Un vrai sursaut civique chez les jeunes".

C'est ce que l'on appelle une "swing circo", en référence aux fameux 'swing States' américains : aux législatives de 2022, l'écart entre la candidate LFI et le candidat RN dans la 4e circonscription de la Sarthe avait été de moins de 100 voix. Cette année, sur fond de France qui vacille, de macronie qui s'effondre, d'union de la gauche à marche forcée, et alors que le RN y avait parachuté Marie-Caroline Le Pen, le match s'annonçait plus serré encore. On y était, pour les deux tours. Récit.

Vous en avez marre des explications feignantes et toutes faites sur le "vote RN des campagnes" ? Lisez Benoit Coquard. Spécialisé dans l'étude des classes populaires de la Haute-Marne, la région dont il est originaire et qui vote aujourd'hui majoritairement à l'extrême droite, le sociologue donne ici quelques leçons que la France ferait bien d'écouter, si elle veut s'inventer un avenir.