Nous pensons tous que notre esprit prend ses décisions librement et que notre corps les exécute. Cette vision, explique le neuroscientifique Stéphane Charpier dans son dernier ouvrage, est erronée. Notre conscience ne serait qu’un épiphénomène lié au fonctionnement de notre cerveau, sans véritable pouvoir d’action sur nos vies.

Dans les films de science-fiction, les IA sont dépeintes comme des machines froides, insensibles, incapables de comprendre les émotions humaines. Dans la réalité, de nouvelles "IA génératives" et "grands modèles de langage" bouleversent des métiers créatifs et semblent nous infliger une quatrième blessure narcissique. Quelle sera notre place dans le monde, si elles s'acquittent aussi bien, voire mieux que nous des mêmes tâches à l'école, à l'hôpital ou encore dans des centres de décision ? Comment continuer à penser, apprendre et aimer avec ces nouveaux outils ?

Féru(e) de jeux vidéo et de grandes aventures, vous pensiez être libre de vos choix dans vos vies virtuelles. Eh bien non, de nombreuses astuces sont utilisées par les concepteurs de jeux pour que vous fassiez ce qu'ils veulent.

À chaque moment de la journée, nous opérons des choix - quelle veste porter, quelle marque de yaourt acheter, où partir en vacances cette année. Nous avons des opinions politiques, des vies construites, des amitiés et des amours privilégiées. Bref, nous croyons mener nos existences comme bon nous semble. Or il n'en est rien : nous ne sommes pas maîtres de nos décisions, avance, preuves à l'appui, le neuroendocrinologue Robert Sapolsky dans son dernier livre paru en France, "Déterminisme, la vie sans libre arbitre".

Dans le provocant "Déterminisme", le célèbre neurobiologiste américain montre à quel point nos actes sont dictés par la biologie et par notre environnement.