En novembre 1953, notre journal publiait sa première "liste des 100". Essentiellement des hommes (98 sur 100, tout de même... ), oeuvrant dans tous les domaines et de tous âges, sélectionnés par nos aînés parce qu'ils traçaient les chemins de l'avenir et étaient à ce titre jugés "moteurs" de la France. Au tableau d'honneur, beaucoup de noms déjà connus : Georges Braque, Albert Camus, Gaston Gallimard... En 2018, notre liste accueille quelques célébrités, ce n'est pas un handicap, mais préfère l'exemplarité à la renommée. Et autant de femmes que d'hommes.

Face à une opposition agressive mais fragmentée, le président Macky Sall affiche un bilan économique globalement satisfaisant. Et aborde avec confiance le scrutin de février 2019. Sommaire. Une équation à quatre inconnues. En débat : les parrainages de la discorde. "Le Sénégal est désormais présent partout où se discute l'avenir du monde", interview de Seydou Guèye, secrétaire général et porte-parole du gouvernement. Vie des partis, en attendant Karim. "Macky Sall fait exploser la dette du pays", Malick Gakou, président du Grand parti. La Casamance, une priorité nationale.

En place dans les hautes sphères de l'Etat et au coeur des grandes entreprises, tous savent ce qu'ils doivent à leur mentor. Entre 2001 et 2014 à Paris, Bertrand Delanoë a mis le pied à l'étrier à de nombreux collaborateurs soigneusement recrutés et formés à son exigence. Une tribu qui se réunit encore chaque année et ne néglige pas l'entraide. Entretenant l'aura d'un chef de clan retiré des affaires. L'un d'entre eux, Gaspard Gantzer, ne se cache pas de vouloir rentrer dans la course municipale en 2020. Pour reprendre le flambeau ?

La superstar du cricket a balayé les partis de "l'ancien monde", incarnés par les familles Sharif et Bhutto, aux élections générales du 25 juillet 2018. Après avoir promis la fin de la corruption et le développement de l'Etat-providence, le nouveau Premier ministre tente de faire oublier sa vie dissolue. Et dément ses liens supposés avec l'armée.

Amérique latine a eu son moment de grâce, quand, la page des dictatures militaires et des régimes autoritaires une fois tournée, l’insertion dans la mondialisation paraissait la destiner à un développement économique rapide, en plus de la consolidation démocratique. Or, la voici rattrapée par ses vieux démons sous de nouveaux visages. La Bolivie d’Evo Morales défraie peu la chronique. Elle illustre pourtant au mieux, montre Philippe Boulanger, la façon dont un sursaut populaire salué pour sa promesse démocratique peut se dévoyer en populisme destructeur.

A 55 ans, cette figure de la société civile se lance dans la course à la présidence. Et pas pour faire de la figuration.