Accusé de raviver une « lutte des classes », le président suscite plusieurs livres à charge. Analyse d'un succès de librairie qui traduit une tendance de notre société.

"Qui ça ?", nous a demandé une bibliothécaire qui avait pourtant une belle quantité de ses albums dans ses collections (à défaut de ses bacs, où ils ne restent jamais très longtemps). Nous avions envie, pour une fois, de consacrer notre numéro monographique à un scénariste de bande dessinée, ce métier qui disparaît au profit des héros qu'il invente et se cache derrière les dessinateurs auxquels il fournit pourtant leur combustible. Pour cette première fois, il fallait bien choisir. Zidrou, par l'ampleur et la liberté de son oeuvre tant pour les enfants que pour les adultes, s'est imposé.

Avec ou sans illustrations, les livres de L'Oeil ébloui s'affranchissent des genres pour libérer une parole sensible, mélancolique et fraternelle.

On les appelle des « bookstagrameuses ». Elles ont la trentaine, lisent cinq ou six livres par semaine et "influencent" de plus en plus les sorties littéraires en France. Ni journalistes ni critiques, ces passionnées, aux comptes parfois suivis par des milliers de followers, sont aujourd’hui courtisées par les éditeurs qui espèrent des retombées à moindres frais.

A la tête de l'éditeur français Grasset, Olivier Nora jongle entre nouveautés et réédition pour maintenir son groupe à l'équilibre. Chaque année, son objectif est de vendre 1,3 million d'exemplaires, pour atteindre 23 millions d'euros de CA. Il fait pour cela confiance à ses auteurs les plus fidèles, et se refuse à tomber dans l'édition facile : essais provocateurs, fictions racoleuses, livres relus à moitié... Il insiste également sur l'importance toujours forte des libraires, véritables conseillers, qui ont parfois une place bien plus grande que les prix littéraires.

En se positionnant sur les segments de la fiction française et étrangère, les essais et les documents, la maison d'édition française Stock, dirigée par Manuel Carcassonne, n'a pas choisi la stratégie la plus facile à mener. La maison est en effet positionnée sur des segments en crise. Toutefois, faute de savoir-faire et de moyens, l'entreprise n'envisage pas de se diversifier le grand public et poursuit sa stratégie axée sur la qualité. En termes de marketing, Manuel Carcassonne évoque la nécessaire association des auteurs aux lancements de livre. Pas de chiffres. Interview.

Spécialiste des minorités et de la littérature turque, Sylvain Cavaillès ouvre avec Kontr une fenêtre sur un territoire riche à explorer.

Les librairies et l’édition vietnamiennes ne se sont jamais aussi bien portées : dopées par un pouvoir d’achat en hausse, les ventes de livres reflètent autant l’attachement du pays à sa culture que son ouverture au monde.

Qu’il s’agisse de classiques ou de nouveautés, les droits des romans d’Afrique francophone sont le plus souvent détenus par des éditeurs français. Il est temps que cela change, estiment plusieurs voix du secteur.

Le succès des fictions écrites par des fans aiguise les appétits. Aux Etats-Unis, une action judiciaire pourrait déterminer l’avenir de ce secteur de l’édition. Une auteure en accuse une autre d’avoir plagié ses personnages : des humains du futur qui s’accouplent comme des loups. Or toutes deux puisent l’inspiration aux mêmes sources de la pop culture.

82 313. C'est le nombre de livres imprimés en 2018. On a beau les aimer, en adorer certains, un problème continu et pourtant tabou se pose à l'édition : la surproduction. Ce phénomène interroge, notamment sur la qualité de l'offre adressée au lecteur. Reportage auprès d'un petit éditeur qui publie peu, mais bien, et enquête sur les raisons et les responsables de cette situation. C'est l'objet du second article signé par Samuel Piquet et intitulé "Surproduction, un système autodestructeur ?".

C'est certain, l'année 2020 n'est pas ordinaire et il est sans doute un peu tôt pour tirer les conclusions de la pandémie qui a fermé librairies et bibliothèques pendant deux mois. Nous avons cependant demandé à Thierry Magnier, éditeur et président du groupe jeunesse du Syndicat national de l'édition, de nous livrer une première analyse des conséquences possibles de cette période inédite. Son témoignage est complété par des témoignages de professionnels de la littérature jeunesse (libraires, éditeurs, Babelio) recueillis dans l'article intitulé "Les petits trésors d'un printemps bizarre".