Dans le sillage de ses travaux sur la mémoire au sein de la civilisation médiévale, Mary Carruthers étudie ici les pratiques de la méditation monastique, en s'attachant moins à des contenus de pensée, des images mentales, qu'aux opérations et aux techniques - elle dit aussi la fabrique - qui ont permis de les produire. Ces opérations pour penser et méditer, ou encore cette construction de la pensée, passent par un apprentissage, l'acquisition d'un savoir-faire qui relève de la rhétorique, où la composition et l'invention, bien plus que la persuasion et l'accumulation, sont primordiales.De la fin de l'Antiquité tardive aux premiers siècles du Moyen Âge, les sources religieuses ou littéraires comme d'autres productions dépendantes ou non du livre - cartes du ciel, enluminures et mises en pages des manuscrits, architecture et ornementation des édifices religieux - témoignent de la mise en ?uvre de l'ensemble de ces opérations, véritable machina memorialis capable de donner naissance à des textes comme à des bâtiments, mais qui existe d'abord dans l'esprit de ceux qui la construisent.Si cet ouvrage retiendra l'intérêt des spécialistes d'autres domaines que l'histoire médiévale : anthropologie, philosophie, voire sciences cognitives, sa richesse, sa variété et le plaisir de sa lecture tiennent aussi aux nombreux rapprochements que l'auteur opère avec le monde contemporain par lesquels l'art de la mémoire du Moyen Âge devient pour nous étonnamment vivant et proche.

Encyclopédie historique du christianisme. Avec un niveau de lecture varié permettant une lecture partielle ou approfondie en fonction de l'âge et des besoins des lecteurs. L'ouvrage met l'accent sur l'art et l'architecture, expressions vivantes des mentalités de l'époque.

En l'an 100, avec vitalité, l'expansion du christianisme se poursuit dans la diversité, mais autour du Christ. Ici ou là, des écrits incompatibles avec l'Evangile apparaissent. Des discussions autour de l'Ancien Testament et de son interprétation, la date de Pâques, la place des prophètes et des évêques, celle des mouvements prophétiques et spiritualistes menacent les Eglises chrétiennes plus que les attaques extérieures. Cependant après cent cinquante ans de débats, un quasi consensus s'établit autour des livres reconnus comme autorité normative et conduit à l'acceptation d'une Bible composée des deux testaments. Durant cette période, quatre figures marquantes aident les Eglises à sortir de ces crises et à naviguer par vents contraires : Irénée pour son influence durable sur le christianisme des premiers siècles ; Tertullien pour la rigueur inégalable de sa pensée ; Clément d'Alexandrie pour sa théologie de la culture et Origène pour la dimension exceptionnelle de son oeuvre. Se plonger dans cette histoire, c'est redécouvrir des questions qui ont accompagné et accompagneront le christianisme tout au long de son histoire.