Depuis 2013, l’homme est au chevet de la cathédrale parisienne, chargé d’un programme de soins et de restauration lancé bien avant que le spectaculaire incendie n’anéantisse la flèche de Viollet-le-Duc, la charpente multiséculaire et le toit du monument.

Les experts se veulent rassurants : restaurer la cathédrale blessée ne posera pas de problème technique. Mais faut-il reconstruire à l'identique un monument dévasté, en profiter pour innover ? Une question lancinante depuis... l'Antiquité.

Quarante jours après le mercredi des Cendres, l'édifice le plus visité d'Europe a offert au monde entier un spectacle déchirant. Sa reconstruction devra dépasser l'idolatrie des vieilles pierres et rassembler les Français.

Depuis le projet du gouvernement présenté le 23 avril 2019 jusqu’aux discussions de la commission mixte paritaire du Parlement début juin, la loi « Notre-Dame » a suscité d’interminables tractations ; les sujets de discorde portaient moins sur les aspects financiers que sur la création d’un établissement public dédié aux travaux et les dérogations, par voie d’ordonnances, au droit commun du patrimoine culturel.

Systèmes de sécurité incendie défectueux et mal entretenus, réduction drastique du personnel spécialisé, agents "lanceurs d'alerte" écartés ou licenciés, mauvaise coordination des services : des économies de bouts de chandelles qui ont mené à l'incendie.

Dix jours après l'incendie de Notre-Dame de Paris, le centre Pompidou organisait un débat sur la reconstruction. Ces échanges n'ont rien perdu de leur pertinence.

Si la reconstruction de la cathédrale suscite de nombreux débats, cet hebdomadaire russe ne doute pas du savoir-faire français, qu’il juge de qualité.

Comprendre l’émotion collective suscitée par l’incendie de Notre-Dame, c’est tenter d’élucider ce qui nous arrive. Quel était, quel est donc le trésor de Notre-Dame ? Qu’est-ce qui, dans ce qu’elle conservait en ses mailles gothiques, nous fait encore tenir ensemble, que nous soyons fidèles, citadins, citoyens ou simplement humains ? Ce travail d’élucidation participe du sens à donner à la reconstruction de Notre-Dame.

Si les images de la cathédrale en flammes ont fait le tour du monde le 15 avril, il est un pays où elles ont particulièrement ému l’opinion. Le monument imprègne l’imaginaire américain, de la libération de Paris aux films mettant en scène ses tours. Aux états-Unis, où le mécénat est une institution, les grandes fortunes n’ont pas attendu l’incendie pour contribuer à la rénovation de l’édifice. C’est donc naturellement outre-Atlantique que se tournent les associations chargées de collecter les fonds pour la reconstruction.

Pour l'historien de l'art allemand Thomas W. Gaehtgens, c'est le bâtiment qui doit imposer le temps nécessaire à sa réparation. Et non pas Emmanuel Macron.

Il était bien normal, dans ces conditions, que l'incendie de Notre-Dame, le plus grand épisode romanesque du printemps, trouve sa place au sommaire de ce numéro. L'incendie a réveillé l'existence d'un lien intime avec la cathédrale, qui dormait en eaux profondes. Quel était ce lien, au juste ? Sur quoi reposait-il pour qu'il nous bouleverse à ce point comme l'avoue sobrement Olivier Schefer ?

Une centaine d'experts enquêtent sur le chantier de la cathédrale parisienne. Leur but : aider à sa restauration et mieux comprendre l'histoire de sa construction.