Reconfinement partiel en Espagne, restrictions supplémentaires au Royaume-Uni, en France, en Israël… la pandémie est loin d’être finie et, à l’approche de l’hiver, face à l’explosion du nombre de contaminations, il nous a semblé nécessaire de faire un point sur la recherche mondiale sur le Sars-CoV-2, le coronavirus apparu fin 2019. Que sait-on aujourd’hui en matière de prévention (tests, masques…), d’immunité collective (p. 30-31), de séquelles (p. 32-33)… Et qu’ignore-t-on encore ? Le tableau n’est pas qu’anxiogène. Il y a aussi des avancées.

Pour éviter une prochaine pandémie, des scientifiques préconisent un recensement exhaustif des agents pathogènes dans la nature. Mais, compte tenu du temps et des sommes d’argent que cela nécessite, l’idée est loin de faire l’unanimité.

On leur doit tout ! Les virus auraient joué un rôle clé dans la naissance de nos cellules et de leur noyau. Ils pourraient même être à l'origine de notre ADN... Bref, ces êtres innombrables ont modelé notre histoire évolutive.

Les virus, dont on commence tout juste à entrevoir l’immense variété, semblent avoir joué un rôle essentiel dans l’apparition des premières cellules vivantes.

Représentants d’un quatrième domaine de la vie ou simples virus boulimiques ? L’origine des virus géants constitue une des grandes controverses de la microbiologie actuelle. La découverte d’un nouvel ensemble de ces virus, dont des caractéristiques rappellent les organismes cellulaires, ravive la controverse.

La phagothérapie exploite l'habileté de certains phages à éliminer des bactéries. En France, des spécialistes redécouvrent l'intérêt de cette technique centenaire délaissée.

Le projet européen Virus-X explore les génomes de virus contenus dans des milieux extrêmes: sources chaudes géothermiques en Islande, grands fonds marins de l'Atlantique Nord... Les membres du consortium tentent à présent de repérer les enzymes pouvant constituer de nouveaux ou de meilleurs outils pour des applications de biologie moléculaire.

Pour décrire les mutations des virus entre les espèces animales, "l’Odyssée" d’Homère est désormais un meilleur modèle littéraire que "Guerre et paix" de Tolstoï. Le récit du retour d’un combattant qui a changé de forme est en effet plus juste face aux nouveaux modes de propagation des virus qu’un récit de guerre inscrit sur un champ de bataille.