Notre journaliste Cécile Deffontaines est retournée à Cobrieux, dans le Nord, où son père était agriculteur. Des douze exploitations du village, il n'en reste que trois. Et parce que la main-d"oeuvre locale est rare, certaines emploient désormais des saisonniers venus du monde entier.

Quand on est fan de dessin, y a pas trente mille professions pour exercer sa passion. Marion, 29 ans, est tatoueuse. Un métier de précision- entre pyrogravure, couture et, souvent, thérapie- qu'elle exerce depuis dix ans au Puy-en-Velay (Haute-Loire).

Elles sont de plus en plus nombreuses à quitter la profession sans être remplacées. En cause, le manque de reconnaissance et les exigences de plus en plus folles des agences régionales de santé et des services de protection maternelle et infantile.

Il y a un an, la France se mettait massivement au télétravail. Souvent avec enthousiasme, tant l'idée de s'éviter des longs trajets et de pouvoir bosser en pyjama, loin de ses boss et de ses collègues bruyants, semblait séduisante. Et à l'arrivée ? Des employés éreintés par les réunions Zoom interminables, les journées à rallonge et, parfois, le flicage à distance. Témoignages, alors que la France se confine une nouvelle fois.

Bosser dans les centres d'appels, "c’est le pire des jobs", déclarait le fondateur de Free, Xavier Niel, en 2016, en réaction aux révélations de "Politis" sur le système managérial déployé dans ses établissements. Le "trublion des télécoms" n’est pas du style à feindre la compassion envers les 2 200 téléconseillers qui travaillent en France pour sa marque. Il a plus d’égards pour son taux de marge et la compétitivité de son offre du moment, sur le marché hyperconcurrentiel des télécoms.

De plus en plus d'entreprises privilégient la recherche du consensus et prônent un effacement de la hiérarchie. Mais cette gestion moins pyramidale garantit-elle de meilleures conditions de travail ou sert-elle à imposer plus facilement de nouvelles contraintes ?

Sarah Belala, 32 ans, est cascadeuse. Entre grosses bastons, chutes et torches humaines, elle met son corps au service des équipes de tournage pour protéger les actrices.

Depuis une dizaine d’années, de plus en plus de travailleurs aspirent à s’installer "en indépendant". Comment comprendre un tel engouement, alors que le salariat incarnait jusqu’alors les promesses de sécurité et de dignité dans le travail, obtenues à l’issue de luttes historiques ? Et que révèle cet idéal – véhiculé notamment par les plateformes numériques – d’un travail affranchi de toute contrainte (à des horaires, à des ordres, à des contrôles) mais aussi de tout lien et de toute "dépendance" aux autres ?

Les agents d’une filiale de la SNCF seront en grève ce 20 mai pour dénoncer la pression managériale et une chasse aux coûts qui dégrade leurs conditions de travail.

La pandémie de covid-19 a mis en lumière la tension chez les personnels soignants de l’Education nationale, pourtant essentiels pour la prévention et dans l’accès aux soins des jeunes.

Depuis des décennies, l'entente était rodée entre la mairie, la métropole et Force ouvrière pour ce qui touchait à la gestion des déchets. Recrutement, conditions de travail clémentes, coups de main pendant les campagnes électorales... Chacun y trouvait son compte. Aujourd'hui, la fin de l'ère Gaudin et l'érosion du syndicat longtemps hégémonique changent la donne. Des agents dénoncent un système "à bout de souffle".

La souffrance au travail est devenue le lot quotidien d’une majorité de soignants à l’hôpital public. Les témoignages se concluent par un article intitulé "Prenons soin de notre hôpital !".