Le Premier ministre et le président sont à égalité dans les baromètres de popularité. Mais la réalité politique est tout autre. L'enquête de la Sofres est accablante pour la droite : Jospin et la gauche ont déjà pris un avantage qui peut être décisif.

Plus l'échéance présidentielle approche et plus la cohabitation tourne à la confrontation.

Sur l'Autriche comme sur la Bosnie, le président a parlé d'une voix forte. Mais son horreur de l'intolérance s'arrêterait-elle aux portes de l'Europe ?

Un mot a suffi pour déclencher sur place un déluge de pierres et, à Paris, une tempête politique. Mais la bataille sur les prérogatives de l'Elysée et de Matignon apparaît surout comme le prélude de la guerre à venir : celle de l'élection présidentielle.

En appelant Chirac au secours, le maire de Paris ne se fait guère d'illusions sur la décision présidentielle.

En laissant dire qu'il a choisi l'ex-maire d'Epinal pour succéder à Tiberi, Chirac passe sur plusieurs années de brouille.

Depuis trois ans qu'il règne sans gouverner, le président s'adonne à son jeu favori : surprendre. Mais cette fois, le ton de ses conversations privées déconcerte.

Se faire donner des leçons de modernité par Giscard, c'était trop pour un président qui se veut le champion de "l'air du temps".

Cette fois, on peut dire que la France parle d'un seule voix. Le président comme le Premier ministre réclament tous deux la paternité de la réforme.

En affirmant, le 14 juillet, que la situation des Français ne s'était pas améliorée en trois ans, Jacques Chirac a amorcé sa campagne présidentielle : agressivité maximale, crédibilité zéro.