Dans les années 1930, Virginia Woolf consacra une biographie au chien de la poétesse Elizabeth Browning.

Sous une couverture souple, ce volume consacré à un choix de romans et d'essais de Virginia Woolf réunit les deux faces du génie woolfien : l'intraitable, du côté des essais féministes : "Une chambre à soi", et l'encore plus virulent "Trois guinées" ; la souplesse, synonyme ici, non de compromis - sa radicalité foncière y répugnait -, mais de liberté dans la conception d'une forme romanesque constamment remise sur le métier.

Au menu, trois riches anthologies. La dernière en date reprend des textes consacrés par David Lodge à la biographie et aux vies d'écrivains. Signées Virginia Woolf, les deux autres la montrent parlant d'écrire, comme elle traite de choses et d'autres : à bâtons rompus, et sans prendre de gants. A cent ans de distance ou presque, ces deux écrivains perpétuent, par-delà leur goût commun pour la presse, deux pans a priori antinomiques d'une même culture.

Il arrive que le hasard des parutions - des commandes, plutôt - fasse bien les choses. C'est le cas avec la sortie, presque simultanée, de deux sélections d'essais de Virginia Woolf. Gallimard, d'un côté, et Le Bruit du temps, de l'autre, proposent des textes, dont une partie au moins est « commune », dira-t-on, en songeant à ce goût prononcé de Woolf pour le « lecteur du commun ». Profondément complémentaires, ils le sont, en tout cas, dans le portrait qu'ils brossent de l'artiste en essayiste à contre-courant.

Quatre romans réunis en Quarto chez Gallimard et un recueil de sept nouvelles autour de Mrs Dalloway invite à se (re)plonger dans l'univers de la grande romancière anglaise.