Flanqué d'un Charles de Gaulle de pacotille, celui qui dit de lui-même "J'ai été la Minou Drouet de la politique" joue au candidat débonnaire que rien ne saurait faire sortir de ses gonds.

Après neuf ans de patience et d'humiliations, voici Bruno Mégret tout près de la revanche. Mais le "puputschiste" a-t-il les moyens de ce pouvoir qu'il a tant attendu ? Portrait d'un minichef.

Comment le carburant miracle inventé par un original a pu mettre indirectement le feu à la belle maison dans lequel Le Pen est installé depuis quatorze ans.

Sur le modèle de leurs chefs bien aimés, Le Pen et Mégret, Jean-Claude M., "l'intello", et Serge M., "l'organisateur", se haïssent allègrement. Portraits croisés.

Il aura la peau de Mégret, mais... C'est ce constat désabusé qui prévaut chez les sympathisants de l'extrême-droite française. La guerre des chefs a destabilisé les troupes. Et si ce combat de loups leur avait ouvert les yeux ?.

En brisant le tabou de l'infaillibilité du chef, le numéro deux du Front national a voulu dénoncer le népotisme du système Le Pen. Et prendre date.

Une partie de la droite "républicaine", toute honte bue, lui fait les yeux doux. Mais le patron du FN refuse ses avances : une alliance lui coûterait sa place au sein de son parti. D'où sa volonté de rappeler qu'il est infréquentable.

Le propriétaire de leur résidence de Rueil-Malmaison réclame à Mme Le Pen 1,8 millions de francs d'arriérés. Une petite partie de cette dette a été payée mais par une société, Ecotec, créée par deux des amis de Le Pen. Et derrière cet imbroglio immobilier se dessinent les étranges réseaux de financement du président du Front national.

En se voulant "proche du peuple", le chef du Front national se place dans la vieille tradition de l'extrême-droite : Pétain, Doriot, Salazar avaient eux aussi un programme "social"... Voici, mesure par mesure, ce que cache ce projet d'une nouvelle Révolution nationale.