Ville cosmopolite, Jérusalem est la seule à incarner une forme d'universalité pour les trois grandes religions monothéistes. Depuis le XIX siècle, elle occupe une place singulière dans notre imaginaire, alors que l'Occident connaît une lente sortie de la religion. Cette cité apparaît à ses nombreux visiteurs comme un lieu où l'on vient et revient pour trouver des bornes identitaires, des références religieuses...

Capitale du royaume de Juda puis de la province romaine de Palestine, troisième ville sainte de l'islam, sanctuaire du royaume chrétien d'Orient, capitale contestée de l'Etat d'Israël : Jérusalem serait-elle ingourvernable ?

Une ville cananéenne préexista, dès le XVIIIe siècle av. J.-C., à la capitale érigée par David. Mais Jérusalem acquit une dimension nouvelle avec le Temple bâti par Salomon au Xe siècle. Dès lors, nul ne réussit à contraindre les fils d'Israël à renoncer à leur religion : ni les Grecques, qui occupèrent la ville dès le IVe siècle av. J.-C., ni les Romains, avec qui un rapport finit même par la destruction, en 70, du dernier Temple.

Jérusalem ! Aucune ville n'est l'objet d'un tel investissement de l'imaginaire. C'est d'abord la Bible qui a donné le ton. Au coeur de cette forteresse cananéenne, les Israélites, il y a 3 000 ans, ont construit le Temple, saint des saints de leur nouvelle religion. Jérusalem est aussi la ville où Jésus fut supplicié puis celle où les califes bâtirent le Dôme du Rocher en souvenir de Mahomet. Disputée, conquise ou rêvée de loin durant tout le Moyen Age, la ville sainte fait son entrée sur le théâtre de la ″question d'Orient″ à la fin du XIXe siècle.

La troisième Ville sainte de l'islam après La Mecque et Médine fut concrétisée comme telle par la construction, en 691, du Dôme du Rocher, puis de la mosquée Al-Aqsa. Seulement, à partir des années 1100, les chrétiens se focalisent sur la terre du Christ, et entendent reconquérir les Lieux saints. Naît alors une longue période de conflits entre Orient et Occident, mais aussi entre puissances chrétiennes, où le religieux le dispute à la quête de pouvoir et de prestige.

Amos Oz, le plus grand écrivain israélien, publie "Judas", un roman traversé par le souffle de l'amour et de l'Histoire dans la Jérusalem secrète des années 50. Rencontre.

Un intellectuel arabe israélien rappelle combien la Ville sainte est liée au judaïsme dans l'islam.

Un projet ambitieux conduit par un chercheur français vise à faire l'inventaire des archives de Jérusalem pour la période 1840-1940. De quoi alimenter un regard renouvelé sur une ville que rien ne destinait à devenir un champ de bataille.

Ottomane, britannique, à moitié jordanienne, puis israélienne : Jérusalem a reflété les remous majeurs du XXe siècle, déchirée entre Juifs et Arabes