Echec du Pacs, insécurité dans les transports en commun, agitation lycéenne, le tout sur fond de crise financière mondiale. Alors que la droite claironne la fin de l'état de grâce, le Premier ministre mobilise les siens : après le surf, la course d'obstacles.

C'est un fait : ils n'arrivent pas à se haïr. Et puis il y a l'opinion publique, qui déteste les scènes de ménage. En réalité, le couple-star se réserve pour le combat final : la présidentielle.

Une partie de la droite "républicaine", toute honte bue, lui fait les yeux doux. Mais le patron du FN refuse ses avances : une alliance lui coûterait sa place au sein de son parti. D'où sa volonté de rappeler qu'il est infréquentable.

Personne ne lui fait de cadeau. Et surtout pas Jacques Chirac. Pour le président du RPR, cette lutte en ombre chinoise avec le président de la République est l'obstacle majeur au but qu'il s'est fixé : devenir le patron de l'opposition... jusqu'à la présidentielle.

Quand riposter ? Quand se taire ? Le Premier ministre s'est fixé quelques principes simples pour ses réponses aux piques d'un président qu'il juge "irrationnel" et "imprévisible".

Comment dire non quand on a trop souvent dit oui ? Comment éviter la contagion ? Surtout, comment tenir bon en attendant le choc frontal avec Chirac ?

Après une analyse de l'originalité de la méthode, on cherche ici à en voir la force et les faiblesses en revenant sur les dossiers du budget, de l'emploi (les 35 haures), de la refonte de l'Etat-providence (CSG, allocations familiales, AGED), de l'immigration et de la politique culturelle.

Le Premier ministre et le président sont à égalité dans les baromètres de popularité. Mais la réalité politique est tout autre. L'enquête de la Sofres est accablante pour la droite : Jospin et la gauche ont déjà pris un avantage qui peut être décisif.