"Je veux tourner la page de Mai 68", déclarait le candidat Sarkozy en avril dernier. Pas sûr qu'il y parvienne. Car bien des choses ont alors changé, à San Francisco comme à Berlin ou à Paris.

les grandes manifestations populaires du 13 mai 1968 ont ouvert une nouvelle étape dans les "événements" de 1968.

Le 29 mai 1968, après quatre semaines d'effervescence "révolutionnaire", le régime gaulliste semblait à l'agonie. Mais il a suffi que l'armée manifeste son soutien au pouvoir pour que les partisans de l'ordre se mobilisent.

La formidable vague émancipatrice qui a balayé le monde occidental dans les années 1967-1968 a pris en France un tour plus radical qu'ailleurs. Issue d'une petite minorité active, la révolte des étudiants, puis le mouvement de contestation qui s'est développé dans toute la société ont surpris les observateurs.

L'héritage de Mai 68 n'en finit pas de nous encombrer.

Quarante ans après, l'évocation des Printemps de Paris et de Prague offre un contraste saisissant.

Entre juin et octobre 1968, l'ordre est revenu. A l'ivresse de la prise de parole succède la gueule de bois. Dans cet article lumineux, paru en octobre 68 et dont nous republions des extraits, Michel de Certeau prévient de l'héritage impossible que représente Mai 68 et des difficultés de la société française à assimiler une rupture culturelle et générationnelle.

Andréa Riccardi, fondateur de la communauté Sant'Egidio, nous livre un portrait du théologien orthodoxe Olivier Clément, décédé le 20 janvier 2009. Il part d'une rencontre déterminante au coeur de l'été 1968, entre le jeune théologien français et le patriarche Athénagoras, une autre figure majeure du monde chrétien.

50 ans après, il reste difficie d'écrire sur Mai 68 : la signification historique de ce moment protestataire n'est toujours pas stabilisée...

Dossier de 13 articles sur le sujet

Mai 68, son avant et son après habitent les recherches du sociologue français sur l'évolution de la société. Entre autres répercussions, il pointe le déni du tragique qui a produit une génération "pas d'souci"...

Révolution ? Révolte ? Les événements ont en tout cas provoqué des séismes dans la société : sécularisation, liberté d'expression, mutations éthiques, individualisation et libre disposition de soi, consumérisme à tout crin... Au point que, cinquante ans après, le mouvement est toujours source de tensions et de clivages.