C'était il y a trente ans. Sur un bateau ancré sur la Moselle, cinq personnes, simples secrétaires d'Etat de la RFA, de la France et des pays du Benelux, posaient les bases de la libre circulation en Europe. Un accord alors passé inaperçu, que les attentats du 13 novembre fragilisent encore. Car, de la crise migratoire au terrorisme islamiste, Schengen est tenu pour responsable de tous les maux. Une aberration pour les signataires de l'époque.

L'UE a connu une "crise migratoire" à compter de 2013 qui a culminé en 2015 avec plus d'un millions d'entrées de migrants irréguliers venus du Moyen-Orient et d'Afrique. Ces mouvements de populations ont affecté les accords de Schengen et la libre circulation des personnes entre les Etats membres et on révélé l'apparition au grand jour de fortes divisions entre les Etats membres quand au respect du droit d'asile et démontré les faiblesse du règlement de Dublin III et l'insuffisance de la "solidarité" entre les Etats en vue d'une meilleure répartition géographique des migrants.

Comme le souligne Etienne Balibar, le mot « frontière » est polysémique : « Les frontières n'existent jamais de la même façon pour des individus appartenant à des groupes sociaux différents. ».

La France et l'Europe sont l'objet de toutes les attentions. Les réfugiés sont montrés du doigt, les failles de l'espace Schengen dénoncées. L'Union européenne résistera-t-elle à cette crise ? Sommaire. Les états d'âme des Etats désunis. Nous nous devons de protéger les plus faibles. Réfugiés : les autres victimes de Paris. Plus d'Europe ne nous sauvera pas.

C'est l'Europe des citoyens qui se construit à travers les accords de Schengen. Ils permettent la création d'un espace de libre circulation des biens et des personnes.

Face à l'afflux de migrants demandeurs d'asile (déjà +15% de janvier à juin 2015), l'Europe se divise et renforce ses contrôles aux frontières. Jusqu'à ériger des clôtures qui vont à l'encontre de la libre circulation des hommes au sein de l'espace Schengen, constitué en 1995...