Le dessin de presse croque en quelques traits l'actualité. Mais il n'a rien d'anecdotique. Tout comme les articles aux côtés duquel il apparaît, le dessin de presse suppose de faire des choix dans le traitement des sujets, mais repose aussi sur une base souvent satirique. La crise sanitaire actuelle a vu la circulation de croquis qui ont suscité la polémique en stigmatisant notamment le peuple chinois...et cela est loin d'être la première fois que ce mode d'expression attise les préjudices.

"On a vengé le prophète Mohammed." C'est par ces mots que les frères Kouachi avaient clos leur tuerie à "Charlie Hebdo" il y a tout juste deux ans. Une allusion à l'affaire des caricatures née dix ans plus tôt au Danemark. Ces dessins, l'imam danois Ahmed Akkari les avait violemment combattus, au point d'être accusé d'avoir mis le feu aux poudres. Aujourd'hui, c'est contre l'islamisme qu'il prêche, affichant volontiers sa repentance dans les médias. Au risque de passer pour un opportuniste.

Près de dix ans avant le massacre de "Charlie Hebdo", le dessinateur Art Spiegelman se livrait à un éloge prudent du droit d'offenser. Les caricatures de Mahomet alors publiées par un journal danois, certaines bel et bien insultantes, s'offraient idéalement à la manipulation. D'un côté, l'étendard de la liberté d'expression brandi par l'Occident recouvrait beaucoup d'hypocrisie. De l'autre, islamistes et Etats musulmans avaient leurs raisons de mettre le feu aux poudres.

Un an après l'attaque contre les dessinateurs de l'hebdomadaire satirique, le monde n'est plus aussi Charlie. Rares sont les voix qui s'élèvent pour défendre la liberté de caricaturer, le droit au second degré et au mauvais goût. Une partie de la presse étrangère plaide pour le respect, la sanctuarisation des sujets religieux, voire l'autocensure. Un comble, alors que dans le reste du monde, du Caire à Istanbul, en passant par Belgrade, Bucarest ou Copenhague, la liberté d'expression recule, mise à mal par de nouvelles lois, la violence, mais aussi les progrès de la technologie. Sommaire.

Bonnes feuilles et dessins géniaux, pour certains inédits, du prochain livre de Cabu, "le Journal des présidents". La meilleure histoire de la Ve République ! En tout cas, la plus drôle...

1898. 14 février. Le Figaro fait mouche en publiant la caricature de Caran d'Ache montrant une famille divisée autour de l'affaire Dreyfus. La fin de la IIIe République consacre les héritiers de Daumier. Quand un vieux dessin vaut mieux qu'un long discours.

Qualifié par Michelet de "Michel-Ange de la caricature", Daumier, pourfendeur des moeurs et de son époque, soutenu par Balzac, Corot..., a transformé le rapport du citoyen au politique.

Menaces, intrusions, jets de pierres... A Belleville, une exposition de caricatures antireligieuses a failli tourner au drame.