La réapparition d'un Libanais après vingt-sept ans passés au secret absolu dans les cachots syriens souligne le degré de cruauté du régime baasiste.

En avril 1975, la guerre civile éclatait au Liban. Au cours des décennies qui ont suivi, la capitale a tout expérimenté, le pire comme le meilleur, préfigurant ce qui allait se passer au Proche-Orient. Aujourd'hui, en 2015, elle est la ville à suivre, fragile creuset de créativité dans une région à feu et à sang.

Dans ce documentaire, Frédéric Laffont a recueilli les témoignages de ceux qui ont vécu les guerres du Liban.

Le 23 octobre 1983, 58 parachutistes français étaient tués dans l'explosion de leur bâtiment, à Beyrouth. Trente ans plus tard, six survivants ont accepté de raconter l'après : le traumatisme, l'absence de soutien psychologique, les pensions qu'il faut mendier. Et la rancoeur, omniprésente, contre ceux qui les ont ″assis le cul sur une bombe″.

Les lignes de démarcation maintiennent une place structurante dans les représentations et donc la pratique et les stratégies des acteurs de villes postconflit. Dans cet article, à la lumière de plusieurs années d'observations in situ, nous proposons une analyse de projets urbains envisagés ou implantés depuis la guerre sur cette ligne. Nous y prêtons attention aux arrangements et controverses entre acteurs des différents projets.

Comme le pays, la culture libanaise est sortie de la guerre civile en ruine. Artistes et écrivains ne baissent pourtant pas les bras. Au contraire, ils puisent dans les traumatismes de l'histoire récente les raisons d'innover. Les créatrices, elles, se donnent la liberté d'expression que le poids croissant des religions voudrait leur nier.

A Noisy-le-Sec, l'artiste Walid Raad présente des documents d'archives réunis par l'Atlas Group Project sur les guerres civiles libanaises : carnets, textes, statistiques, photos, films, interrogés dans leur authenticité même.

Au coeur de la capitale, la carcasse d'un bâtiment années vingt exhibe encore les heures noires du Liban. Quelle restauration pour cette mémoire de pierre ?

Des milliers de Libanais disparus durant ou après la guerre civile croupissent dans les prisons syriennes. A la faveur du chaos actuel, certains réapparaissent.