De l'extraordinaire succès du best-seller ℗ La Nef des fous ®, en 1494, à celui de ℗ L'Eloge de la folie ® d'Erasme en 1511, en passant par Jérôme Bosch et Pieter Bruegel, la dénonciation de la folie du monde conquiert la littérature et les arts. Toute une culture s'épanouit.

On débattait en mars 2011 d'un nouveau projet de loi visant à renforcer la contrainte sur les malades mentaux. Qu'importe que 50 000 lits de psychiatrie aient été supprimés en trente ans, que les malades abandonnés constituent une grande part de ceux qu'on appelle aujourd'hui les SDF et que les fous soient plus souvent victimes d'agressions que le contraire : voici le fou dangereux redevenu l'un des boucs émissaires de nos peurs.

Comment et pourquoi le sculpteur viennois, adulé par la cour, bascula du côté obscur de la psyché ? Plongée dans les abîmes d'un artiste dément, à l'occasion d'une rétrospective belle à en perdre la tête. A voir au Louvre.

Créativité et troubles de l'humeur sont parfois liés.

Dans un magnifique album, "L'Art et la folie", Sophie de Sivry, Laurent Beccaria et le professeur Philippe Meyer explorent les passions et les combats intérieurs des grands peintres.

Une pierre qui s'anime, un visage apparaissant sur un tronc d'arbre, une femme aux couleurs sanglantes se détachant d'une plaque de marbre : les peintres parkinsoniens ont parfois des hallucinations qu'ils arrivent à coucher sur la toile.

C'est l'histoire d'un paysan béarnais "vaillant, fort, intelligent et tout le bazar" qui bascula un jour dans la folie. Reclus dans sa chambre, il se mit à graver sur son plancher une confession délirante. Son oeuvre est aujourd'hui exposée à Paris.