En 64, Rome est ravagée par un terrible incendie. Une légende tenace a depuis lors fait de Néron, qu'on aurait vu déclamer des vers au milieu des flammes, le responsable de cette catastrophe.

Dans son livre sur la vie de l'empereur romain Néron (54-68), l'historien Suétone évoque le somptueux palais du souverain à Rome. Il écrit que "la salle à manger principale, qui était ronde, tournait jour et nuit sur elle-même en imitant le mouvement du monde". Une salle à manger qui tourne sur elle-même ? Après une petite enquête, Arkéo a dû admettre que cet exploit était incroyable... mais vrai !

L'empereur profite du grand incendie de Rome, en 64, pour ressusciter le centre de la capitale antique autour de sa nouvelle demeure. Une somptueuse réalisation à la (dé)mesure de son maître d'ouvrage.

"Quoi de pire que Néron !" s'exclame dès l'Antiquité le poète Martial. De fait, après quelques années de mesures louables, le prince vire au despote, et son règne au fiasco.

Fermé depuis 20 ans, le légendaire palais romain de néron rouvre ses portes au public. Ses fastueux décors ont fasciné les peintres de la Renaissance et du classicisme et inspiré un nouveau genre artistiques : les grotesques.

Un essai embrasse tous les avatars d'une figure mythique, de la poésie latine au cinéma.

Le relativisme et la déconstruction ont mis en cause jusqu'à l'idée de vérité historique. Tout discours suivi sur le passé ne serait qu'un roman. L'effort pour circonscrire et comprendre les versions contradictoires d'un même personnage historique constitue sans doute la meilleure réponse à cette funeste dissolution du réel.

Trois expositions à Trèves en Allemagne mettent en scène la vie, le règne et la légende de Néron. Le Rheinisches Landesmuseum s'intéresse à "Néron, empereur, artiste et tyran", le Museum am Dom Trier à "Néron et les chrétiens", alors que le Stadtmuseum Simeonstift revient sur "Envies et Crimes. Le Mythe de Néron dans l'art". Un triple regard qui permet de s'interroger sur le rôle de l'empereur et le bilan d'un règne tenu comme l'un des plus noirs de l'histoire romaine...

La crise des années 68-69 après J.-C., qui voit le renversement de Néron et l'affrontement entre divers compétiteurs, met en évidence l'absence de mode régulier de désignation d'un successeur au pouvoir impérial, en dehors des adoptions au sein de la famille julio-claudienne. La référence à des modèles de comportement - ou exempla - propres à certains prédécesseurs ou à certains contextes, joue alors un rôle essentiel.