Ateliers, jeux de rôle, débats, argumentaires... Du PC à l'UMP, les partis cogitent pour aider les militants à contrer la rhétorique du FN sur le terrain. La règle d'or à respecter ? Ne jamais braquer l'électeur tenté par l'extrême droite.

Grand reporter au "Monde", Benoît Hopquin a eu l'occasion de sillonner depuis douze ans la France sur les traces du vote FN. Du mutisme jusqu'au soutien clairement affiché en public, il a vu s'opérer la mue d'électeurs de plus en plus fiers de leur vote.

Il a sillonné la France et recruté nombre de candidats aux municipales.

Le score historique du FN met à mal Hollande, le PS et l'UMP. Ils n'y sont pas pour rien.

Elle dirige le parti d'une poigne de fer. Enquête.

Dans les entretiens d' « Histoire et Lumières » (Albin Michel), l'historien israélien persiste et signe : le FN de Marine Le Pen est bien pour lui l'enfant du fascisme. Pierre-André Terguieff lui répond.

C'est l'histoire d'un parti qui s'est construit par le haut, par l'altitude d'un patronyme, Le Pen, décliné par quelques prénoms : Jean-Marie, Marine, Marion. Demain, plus d'un millier de conseillers municipaux répartis sur plus de 500 communes pourraient redessiner la formation politique d'extrême droite par la base.

Les médias et les adversaires politiques du Front national ne seront pas les seuls à observer de près la gestion des nouvelles municipalités. Un comité de pilotage sera mis en place au siège du parti.

Spécialiste des droites radicales, enseignant à Sciences po, Grégoire Kauffmann, jeune historien de 40 ans, délivre une analyse clinique du Front national : ni d'extrême droite, ni fasciste, ni antirépublicain, mais très dangereux par ses idées et son programme.

L'an dernier, pour écrire son ouvrage "Passion arabe", Gilles Kepel avait sillonné les routes du monde arabe, qu'il parcourt en amoureux et en chercheur depuis plus de trente ans. Dans "Passion française" (Gallimard), publié il y a peu, l'orientaliste, professeur à Sciences po, reprend son enquête en France, entamée en 1987 avec la parution des "Banlieues de l'islam", à la rencontre des candidats et des électeurs issus de l'immigration des quartiers populaires. Paradoxale, la double progression du vote Front national et du salafisme révèle une crise aiguë.

Marine Le Pen à l'Elysée. L'hypothèse ne peut plus être balayée, tant la progression de l'extrême droite est profonde, aussi bien dans les esprits que dans les urnes. Toute une France semble prête... mais pas la chef de file du Front national, qui tente d'accélérer sa préparation.

Déjà tombée aux mains du Front national en 1989, la ville de Saint-Gilles, dans le Gard, est devenue le fief de l'avocat converti aux idées d'extrême droite, Gilbert Collard.