Quelque chose de fondamental échappe à la compréhension de l’oeuvre de Marguerite Duras. C’est cela, ce quelque chose de fondamental, que Madeleine Alleins expose dans ce livre. Et c’est aussi ce cheminement exceptionnel de Duras qui donne le plus de chance à sa somme romanesque de durer, pour avoir ajouté une dimension nouvelle à la littérature.

Propose de pénétrer dans l'univers durassien peuplé d'héroïnes sublimes et paradoxales, de côtoyer le ravissement de Marguerite Duras par l'écriture et de l'accompagner dans sa recherche littéraire sur elle-même, la féminité et l'acte d'écrire. Cette biographie se conjugue avec l'étude psychanalytique et précise des éléments essentiels de son oeuvre.

Ce numéro vise à interroger l'actualité de l'oeuvre de Marguerite Duras, écrivain qui suscita des réactions aussi extrêmes que divergentes, et tente donc, avec le recul, de réévaluer la place de son oeuvre dans la littérature, le théâtre et le cinéma du XXe siècle. En complément, articles sur André Chénier et un texte de F.-X. Coquin : Réflexions sur l'assimilation du stalinisme à l'hitlérisme.

Extr. : "Le premier roman, la première pièce, les premiers poèmes verront leur statut se modifier avec le temps. Plutôt, ils vont acquérir un statut véritable : au-delà de leur nature, une fonction"

En reprenant les archives laissées à l'IMEC, D. Noguez revisite l'oeuvre de M. Duras, notamment Caprice et Le Shaga, et reconstitue la genèse de ce qui est peut-être son plus beau roman : Le ravissement de Lol V. Stein. Une étude sans concession, se terminant par une lettre posthume dans laquelle se mêlent admiration, réserves et même reproches.

Philippe Vilain a publié depuis 1997 six romans aux éditions Gallimard et Grasset. Son dernier livre s'intitule Confession d'un timide (Grasset, 2010). Il a publié en 2009 aux Éditions de La Transparence L'Autofiction en théorie.

L'œuvre de Marguerite Duras est une exploration erratique et obstinée, sans cesse reprise et déplacée, des possibilités de la représentation, de la matière textuelle ou filmique jusqu'aux pouvoirs du hors-texte ou du hors-image. Gagnant à sa manière du terrain sur les étendues noires ou blanches de l'irreprésentable, osant risquer des barrages là même où il semblait impossible de les placer, elle a su ne jamais trouver le lieu ni la formule. Son parcours fait d'avancées et de retraits, de ruptures et de recommencements, ignore l'installation dans un genre ou une forme. Détruire, dit-elle. Telle est la matière sans cadre ni clôture, le flux vivant aux rives incertaines, que les auteurs réunis dans ce livre s'efforcent d'explorer. Ils pensent que, disparu le personnage de pythie pensive et impérieuse, est venu le temps du retour aux textes, aux films – d'en mesurer l'inventivité ou la radicalité, d'en saluer la force, d'en dire la beauté.

Didier Cahen est né à Paris en 1950. Il est poète et essayiste. On lui doit une monographie d'Edmond Jabès (Belfond, 1991). Parmi ses travaux récents : Ecrire sa vie, Portrait(s) d'Edmond Jabès (Bibliothèque nationale de France, 2000), A new space for philosophy, Derrida & Education (Routledge, London & New York, 2001), L'ange imparfait (poèmes) (à paraître).