A 18 heures, ce vendredi 10 octobre, le patron du CNPF rompait avec le gouvernement. "Nous avons été bernés !", s'écriera-t-il devant une forêt de micros...

Six heures d'arguments échangés, de mots murmurés à l'oreille, de bouts de papier glissés de main en main ont débouché sur l'annonce-événement d'une loi sur les 35 heures, et sur la démission spectaculaire du président du CNPF.

Rendez-vous secrets et études économiques à l'appui, Martine Aubry prépare minutieusement le grand rendez-vous de la rentrée. Après Nicole Notat, ses interlocuteurs précisent leurs positions de départ.

Comment, en modulant les cotisations sociales en fonction du temps de travail, il est possible de créer de l'emploi sans trop diminuer les salaires... Le député européen explique dans le détail la révolution culturelle qu'il va proposer à Strasbourg.

Pour le président de l'Assemblée, ce n'est pas une belle croissance qui permettra de retrouver le plein emploi. Exposé d'un projet politique qui est aussi sans le dire une violente critique du gouvernement.

Détaxer le travail, l'intention est bonne. A condition de ne pas attendre de résultats immédiats et de convaincre les patrons de jouer le jeu. Difficile...

Le secrétaire général de la CFDT est bien décidé à mettre le patronat et le futur gouvernement au pied du mur sur la réduction du temps de travail. Et s'ils ne comprennent pas, c'est sûr, la centrale syndicale se mobilisera.

Pourquoi le Premier ministre, même avec le retour de la croissance, ne pourra pas tenir sa promesse de 200 000 chômeurs de moins pas an pendant cinq ans. A moins de réduire drastiquement la durée du travail...

Pour le gouvernement, l'instauration d'un Contrat d'insertion professionnelle (CIP) payé 80% du Smic doit permettre aux jeunes d'entrer plus facilement dans la vie professionnelle. En fait, elle risque surtout d'exclure les moins qualifiés d'entre eux.

Heure par heure, nos reporters vous font vivre le grand échec de ce qui devait être le point d'orgue de l'année Balladur. Négociations secrètes, intermédiaires inattendus, discordes et chausse-trapes constituent la partie anecdotique de l'affaire...

On avait dit de Mai-68 que c'était une révolte de l'esprit. Cette fois, c'est bien d'une révolte sociale qu'il s'agit, avec ses refus circonstanciés et l'immense peur de l'exclusion, à terme ou à perpétuité, que symbolise le projet CIP...