C'est l'homme de la situation, allergique aux effets de bocage qui réduisent le débat sur l'Europe à un affrontement entre défenseurs des identités, prompts à flatter le chauvinisme des peuples, et partisans de la fuite en avant réfugiés dans leur tour d'Ivoire. Jean-Marc Ferry, penché depuis des années sur l'objet politique sublime que représente l'idée européenne, est l'homme de la troisième voie.

″La crise, c'est quand l'ancien ne veut pas mourir et que le neuf ne peut donc pas naître.″ Ce célèbre aphorisme de Gramsci s'applique bien à la crise européenne que nous traversons. Cette dernière qui a commencé il y a presque deux ans et qui n'en finit pas - d'aucuns font même remonter son début à 2005 lorsque Danois et Français dirent ″non″ à la Constitution européenne - illustre la difficulté d'accoucher de nouvelles solutions. Les dirigeants au chevet de l'Europe doivent trouver un remède bien plus politique que technique.

De la probabilité d'un sursaut "merkozien" pour une sortie de la crise par le haut, par un fin connaisseur de l'Allemagne et des politiques européennes.

La réduction du budget européen, pour la première fois depuis que ses structures existent, marque plus qu'un recul : un véritable échec idéologique.

Le ton est plus déterminé que jamais pour plaider le bon choix européen, recommander de ne pas confondre politique fiscale et protection sociale, ou proposer l'exemple canadien pour la politique d'immigration.

Les cinq prochaines années seront décisives pour la place de l'UE dans un monde déjà multipolaire. Le patron de la commission, qui a tout promis pour être réélu, n'est peut-être pas l'homme idoine pour relever le gant.

Le regroupement, au Parlement européen, des conservateurs britanniques avec plusieurs partis eurosceptiques et antisémites d'Europe de l'Est fait polémique au Royaume-Uni.

L'Espagne, qui a pris la présidence tournante le 1er janvier, est la première à expérimenter la nouvelle organisation bicéphale des Vingt-Sept. Le pays ne doit pas pour autant occulter ses intérêts nationaux, estime un universitaire.

Le philosophe tire la sonnette d'alarme. Merkel ? Sarkozy ? Ces dirigeants ne prennent pas la mesure des défis qui attendent le Vieux Continent.

Hors des pays de l'Est où ils passaient inaperçus, les Roms gênent et inquiètent. Leur destin sera emblématique des grandes orientations de l'Union européenne.

La crise financière grecque a mis en évidence l'inefficience du traité de Lisbonne. Mais la désignation d'un président du Conseil européen s'inscrit en positif dans la balance.