Apparu à la fin du XVIIIe siècle en Angleterre et en Allemagne, le romantisme naît en France des tourments de la terreur révolutionnaire. Un traumatisme national à la lumière duquel le Musée de la Vie romantique reconsidère le mouvement. De David à Géricault, un parcours glaçant.

Alors que le Siècle des Lumières s'éteignait doucement, surgit de l'ombre sa face obscure, tout entière tournée vers le macabre, le bizarre et l'occulte. Le Musée d'Orsay s'en délecte, qui consacre une exposition au ″romantisme noir″. Petite leçon des ténèbres.

Désenchantement, torture de l'idéal qui se dérobe, culte amer de l'art comme refuge, poison spirituel du désir inassouvi... Le romantisme qui vit le sacre de l'écrivain, l'invention de sa stature de prophète, voire de mage (et Hugo incarne chacun de ces aspects) a aussi sa face obscure, où la détresse côtoie la folie. Avec une tragique élégance qui unit Chopin, Schumann et Musset, tous nés en 1810.