Crise de la presse, démissions de grandes plumes, pression des géants du luxe, collusion entre magazines et annonceurs... A Londres et à New York, le petit monde des critiques de mode s'interroge sur l'avenir du métier.

Depuis quinze ans, le journaliste et documentariste Loïc Prigent a le chic pour désacraliser cet univers. Fils de paysan infiltré dans le sérail grâce à Canal, aimantant plus de 40 000 followers sur Twitter, il en épingle les codes et "l'hystérie" ambiante. Ses persiflages enjoués ramènent tout défilé à une farce cosmique. Mais gare à la corrosion : l'irrévérence finit par faire partie du show.

Isabel Marant pour H&M, M.I.A pour Versace : dans le monde de la mode, la collaboration est devenue un passage obligé. Vrai avantage ou name dropping ?

Dans le cadre du "Summer of the 90's" sur Arte, Loïc Prigent décortique dans une série documentaire la mode de l'époque : bling et grunge.

Aristocrate déchue, flamboyante mais fauchée, Isabella Blow a voué sa vie à la mode, cachant ses angoisses sous d'improbables coiffes. Elle fut celle qui révéla Alexander McQueen au plus grand nombre. Les deux amis se suicideront à quelques années d'intervalle, ultime coup d'éclat de carrières marquées par une sensibilité jumelle et exacerbée.

Oubliées les chemises à carreaux et les barbes fournies. Sur les catwalks, les hommes arborent désormais brassières, jupes-culottes et couleur rose bonbon. Des accessoires chipés au vestiaire féminin qui font le récit d'une nouvelle masculinité moderne et émancipatrice.