Retranchés dans leurs "zones libérées", les Khmers rouges prospèrent sous le regard impuissant de 16 000 Casques bleus et n'attendent que le départ des forces de l'ONU pour repartir à la conquête du pouvoir.

Lay Saphon, professeur à Phnom Penh, a mis son enthousiasme au service des Casques bleus. Mais leur action, qui aura été la plus lourde et la plus coûteuse de l'histoire de l'ONU, lui a laissé un goût amer...

Après l'échec des pourparlers entre les belligérants, l'ONU et les grandes puissances doivent choisir entre la poursuite en Bosnie d'une simple mission humanitaire et une véritable intervention militaire.

Mohamed Sahnoun explique ici pourquoi les Casques Bleus sont aujourd'hui menacés d'un enlisement meutrier.

Provoqués par les hommes du général Aïdid, les Pakistanais ont réagi non comme des soldats des Nations unies mais comme une troupe incontrôlée. Et l'intervention onusienne en Somalie, mal engagée depuis le début, est menacée d'enlisement.

Les marines américains n'ont qu'une hâte : repartir. Ils laissent derrière eux un job à moitié fait. Les Somaliens mangent, mais la guerre civile les attend au coin de la rue. La mission sera difficile pour la force de l'ONU qui va prendre la relève.

Des experts américains accusent : les Nations unies ont commis une faute terrible dans leurs opérations de maintien de la paix. Leurs représentants ont négligé de faire du respect des droits de l'homme la priorité des priorités.

L'enlisement de l'intervention de l'ONU en Somalie dans une guérilla urbaine sanglante pose avec une acuité renouvelée le problème du droit d'ingérence humanitaire, de ses modalités et de ses limites...

Peut-on continuer, comme en Bosnie et en Somalie, à mélanger l'humanitaire et le militaire, ou faut-il, après les expériences des deux dernières années, revenir à une séparation claire entre aide alimentaire et médicale et l'intervention armée ?

Il faudra attendre le résultat du long travail de recensement des morts, des blessés, des prisonniers, des disparus, et peut-être des conclusions de la mission d'enquête créée par l'ONU, pour savoir ce qui s'est vraiment passé dans le camp de réfugiés de Jénine.

La levée du siège israélien autour du QG d'Arafat ne peut éclipser le revers que représente l'annulation par Kofi Annan de la mission chargée d'établir la vérité sur ce qui s'est passé à Jénine.