Le directeur de la Fondation Terra Nova voit le "progressisme" comme une réponse à la crise sociale actuelle. Il publie cette semaine un essai éclairant, "Insoumissions.Portrait de la France qui vient".

Le remarquable auteur de "La Gestion des risques" a étudié pendant dix ans les mystères de la "question sociale". Son interrogation : comment, depuis le XIVe siècle, l'Etat décrète qui est pauvre, salarié ou travailleur précaire ? Un essai fondamental sur les métamorphoses de la civilisation du travail.

Croissance en berne, budget impossible, crise agricole, trou de la Sécu, licenciements, grogne des fonctionnaires, amertume des profs, fronde des intermittents, terrorisme corse, et par-dessus tout, une catastrophe humanitaire qui révèle l'urgence d'un plan Marshall pour le quatrième âge : rarement un Premier ministre aura dû affronter tant d'épreuves à la fois.

Le progrès ne fait plus rêver, les images d'avenir sont floues, père et mère se séparent, vivent ailleurs, perdent parfois leur emploi. Le monde est morcelé, il ne tourne plus comme avant, en tout cas les repères et les certitudes se sont déplacés...

Au premier abord, la crise à laquelle nous sommes aujourd'hui confrontés est une crise politique. Elle trouve sa manifestation la plus spectaculaire aux États-Unis : Donald Trump - son élection, sa présidence et la contestation dont elles font l'objet.