Un siècle après le massacre des Arméniens, qui a fait près d'un million et demi de victimes, Fatih Akin lui consacre un film qui rompt avec le négationnisme officiel de son pays d'origine, la Turquie. Enquête.

Petit-fils d'un dirigeant jeune-turc, l'éditorialiste Hasan Cemal assume le passé sombre de son pays et montre la voie à ses concitoyens, au moment où l'on commémore le martyre de la communauté arménienne, il y a cent ans.

Issu d'une famille directement touchée par le génocide de 1915, tant du côté paternel que maternel, et dont les membres rescapés se réfugièrent en France, Michel Marian est passé par l'Ecole normale supérieure de la rue d'Ulm et l'agrégation de philosophie avant de prendre la mesure de son « arménité » et de commencer à écrire sur le sort des Arméniens dans les années 1980.

Constatant l'incapacité de l'Etat turc à progresser dans la reconnaissance de ses responsabilités historiques vis-à-vis des Arméniens, une poignée d'intellectuels turcs ont lancé, en 2008, une déclaration reconnaissant la réalité de l'injustice commise lors du génocide. Pour comprendre les tenants et aboutissants de cette initiative, un de ses initiateurs en fait ici le bilan.

L'arrestation et l'exécution des élites intellectuelles arméniennes d'Istanbul dans la nuit du 24 au 25 avril 1915 marquent le début du génocide. En quelques mois, les deux tiers des Arméniens de l'Empire ottoman, soit environ un million trois cent mille personnes, disparaissent. Depuis cent ans, toutes les minorités de Turquie payent le prix de l'impunité et des dénégations de l'Etat.

Ma conscience ne peut accepter que l'on nie la catastrophe subie par les Arméniens ottomans en 1915 : c'est ce que proclame une pétition déjà signée par 30 000 Turcs...

Ma conscience ne peut accepter que l'on reste indifférent à la Grande Catastrophe que les Arméniens ont subie en 1915, et qu'on la nie. Je partage les sentiments et les peines de mes soeurs et frères arméniens et je leur demande pardon : rédigé par quatre intellectuels turcs, ce texte a déjà recueilli près de 30 000 signatures

Le 24 avril 2009 est la date anniversaire du début du génocide arménien de 1915. Un historien turc ne craint pas de mettre en cause la responsabilité de son pays

Le texte français contre la négation des génocides a provoqué le courroux d'Ankara. Et des réserves parmi les intellectuels turcs engagés en faveur d'une reconnaissance du génocide arménien