Les laïcs peuvent-ils amener une intensité religieuse au point de racheter nos existences ? Critique du livre de Martin Hägglund : "This life : secular faith and spiritual freedom" ("Cette vie : foi séculière et liberté spirituelle". Traduction du bibliothécaire).

C'est un débat qui divise la France bien au-delà des clivages habituels. La polémique sur la mode islamique a déchiré les féministes, enflammé les tenants d'une laïcité stricte et ravi l'extrême droite. Parce qu'elles ont choisi de porter le hijab, Maryam, Nuzhat, Nesrine ou Djenaba se retrouvent au coeur de ces tensions. Elles racontent ici leur quotidien de jeunes femmes françaises. Des histoires à la fois singulières et banales où il est question de religion bien sûr, mais aussi de la famille, des garçons, des loisirs ou du travail...

Ce qui semble acquis, c'est que l'évolution de nos sociétés, et de la société française en particulier, a changé la signification de l'idée de laïcité. Elle en a fait bien plus qu'un principe juridique, une sorte de dimension culturelle, plus implicite qu'explicite. D'où le recours à une enquête auprès de personnalités aussi diverses que possible, afin d'essayer de cerner cette entente à la fois partagée et mal saisissable.

Alain-Gérard Slama, historien de la droite française, analyse les raisons (parfois anciennes et bien ancrées) de l'émiettement de la droite. Selon lui, la division repose principalement sur l'identitarisme et les néoconservateurs. L'acuité de la question de la laïcité participe également à la fragilisation de l'unité de la droite.