Il n'y a qu'un seul moyen de sauver la construction européenne menacée par la confusion des décisions et le désenchantement des peuples : établir un pouvoir politique fort qui équilibrera le poids de la banque centrale européenne.

Les chefs d'Etat et de gouvernement sont-ils résolus, oui ou non, à mettre en oeuvre les décisions qu'ils ont déjà prises ? De la réponse à cette question dépendra leur crédibilité pour la suite de la construction européenne.

Le chancelier allemand dit à quelles conditions son pays et la France peuvent mener à bien l'unité monétaire et politique de l'Europe.

Pour l'ancien Premier ministre, la création d'une monnaie unique est urgente mais ne suffit pas. Il faut que, dans la foulée, la communauté de destin s'étende à la diplomatie et à la défense.

Par défaut de volonté, par insuffisance d'être, par pleuterie, par instinct de servitude, l'Europe est en train de se résigner à n'être qu'un espace commercial régi par le libéralisme et, politiquement, un dominion des Etats-Unis.

Dans cette bourgade du Jämtland, à 350 km du cercle polaire, les habitans se méfient depuis toujours de ce qui vient du sud. Aujourd'hui, alors que la jeunesse abandonne la région, c'est pour protéger leur "modèle suédois" qu'ils continuent de tourner le dos à l'Europe.

L'Europe des peuples doit combattre les égoïsmes nationaux. Optimiste et réaliste à la fois, le président Romano Prodi rappelle les capacités et l'influence des institutions européennes sur les pays membres.

L'Allemagne est l'invitée du Salon du livre. Jrgen Habermas est celui du "Monde de l'éducation". Philosophe de renommée internationale, prinicpal héritier et continuateur de l'Ecole de Francfort, Jrgen Habermas revient sur son parcours d'intellectuel, sa philosophie de la communication articulée à une pensée politique qui le conduit à plaider en faveur d'une Constitution européenne.

Passés en un demi-siècle de six à vingt-cinq membres, l'Union européenne rencontre des difficultés à exprimer la communauté de destin qui la légitimerait. Les auteurs du préambule de la future Constitution se disent "persuadés que les peuples de l'Europe, tout en restant fier de leur identité et de leur histoire nationale, sont résolus (...) à forger leur destin commun". Mais peut-on fonder une union sans référence à une mémoire collective commune ?

L'auteur, anthropologue, démontre que l'"objet politique non identifié" constitué par l'Union européenne n'est pas sans provoquer des déplacements d'échelle dans les pratiques politiques...