Des premiers dessins à huit ans, trahissant un intérêt précoce pour la physiologie de l'autre, jusqu'aux derniers, quelques jours avant sa mort, visions disloquées et pathétiques d'un sexe féminin, le destin du plus grand peintre du XX e siècle s'est déroulé sous le signe d'Eros... et de Thanatos.

Etonnants, troublants et parfois carrément pornographiques, les livres et manuscrits érotiques, qui ont fait longtemps l'objet d'une censure sévère, connaissent un succès croissant sur le marché.

Au début des années 1890, le sculpteur du "baiser" commence une nouvelle série de dessins de nus féminins. Des oeuvres qui ont choqué ses contemporains et qui choquent encore.

Longtemps classée X, l'oeuvre du romancier et artiste Pierre Klossowski est aujourd'hui à l'honneur au très convenable Musée d'art et d'histoire de Genève. L'occasion de s'immerger dans cet univers sulfureux, où la douceur apparente du trait et de la couleur révèle mieux encore l'érotisme brûlant.

"En tout amoureux, du féminin se déclare", proclamait Roland Barthes. "Comme en tout artiste...", pourraient ajouter Marie-Laure Bernadac et Bernard Marcadé. Telle est en effet la thèse essentielle des deux responsables de l'exposition-choc du Centre Georges Pompidou, "Féminin-Masculin, le sexe de l'art"...

L'ensemble réuni le temps d'une exposition à Paris vient rappeler que l'érotisme et parfois la pornographie ont hanté la vie et l'oeuvre de celui qui affirmait : "L'art n'est pas chaste".

L'érotisme est un art qui se pratique aussi sur papier. Au Japon et en Chine, l'art d'aimer a donné naissance à une iconographie particulièrement réaliste, comme le montrent deux livres récents...

Des oeuvres de Dali, Duchamp ou Ernst ; des manuscrits signés Breton ou Bataille ; des photos de Man Ray ou Brassaï. L'aventure du surréalisme nous est contée sous le signe du désir, illimité évidemment.