Faut-il s'affranchir du respect du droit au nom de l'antiterrorisme ?

Le philosophe Michael Walzer est le théoricien de la ″guerre juste″. Longtemps sceptique quant à une éventuelle intervention militaire en Syrie, il a changé d'avis après l'utilisation d'armes chimiques contre des civils. Il nous a livré ses explications début septembre 2013, alors que le Congrès américain doit être consulté.

La menace d'intervention turque contre la guérilla du Parti des travailleurs du kurdistan (PKK) réfugiée en Irak constitue le dernier épisode de l'escalade au Proche-Orient.

L'intervention militaire en Bosnie divise les conseillers de la Maison-Blanche. Le Pentagone est plutôt contre, le Congrès hésite, les alliés traînent les pieds, l'opinion publique renâcle, et le président ne sait pas à quel saint se vouer.

Le père du "droit d'ingérence", ancien conseiller au cabinet de Kouchner, estime que le principe du libre accès aux victimes, en dépit des erreurs politiques, a triomphé spectaculairement pour la première fois en Somalie.

Ils sont haut gradés, vétérans de la première guerre du Golfe, et ne cachent pas leurs réticences à l'égard d'une guerre contre l'Irak.

La guerre de l'Irak fera office de révélateur. La France doit se dissocier d'emblée de manière éclatante d'une expédition si contraire à l'intérêt national.

Malgré les menaces de riposte proférées à Bagdad, personne ne semble sérieusement redouter une frappe chimique ou bactériologique. La vraie crainte, ce sont les attentats.

La lettre de soutien à Bush signée par huit dirigeants européens torpille l'Union et compromet le projet d'une politique étrangère commune. Elle risque de se retourner contre ses auteurs.

Est-il encore possible d'éviter la guerre en Irak ? Non, au vu du formidable déploiement militaire désormais en place au Moyen-Orient. Oui, si contre toute attente Saddam Hussein respecte pour une fois ses obligations, justifiant ainsi, simultanément, le choix français du processus de désarmement pacifique et l'option américaine de la menace militaire.

Sur la frontière du sud, pratiquement désarmée, dans Bagdad qui fait le gros dos, Jean-Paul Mari a vu les Irakiens se préparer à "l'inévitable".