Américains, Russes et Européens ont dessiné une nouvelle carte de l'Etat de Bosnie-Herzégovine. Si elle est rejetée par les belligérants, la guerre repartira de plus belle, sans aucune issue prévisible.

"A 58% pour l'entité croato-musulmane, on respecterait la morale, le droit, la justice. A 51%, ce serait la honte et la capitulation. La différence entre le bien et le mal se mesure-t-elle à sept points de territoire ?".

Européens, Russes et Américains proposent aux belligérants une solution de compromis qui ne satisfait personne. En quoi consiste-t-elle ? Qui serait finalement prêt à l'accepter ? Et que se passera-t-il en cas de rejet ?

Aujourd'hui, on ne sait toujours pas d'où est partie la rafale. Lui, Bosko le Serbe, est tombé le premier, la poitrine trouée. Elle, Admira, la Musulmane bosniaque, s'est effondrée quelques secondes plus tard. Ils avaient 25 ans et ils s'aimaient...

La frappe de l'Otan n'arrêtera pas les combats de Bihac. En attaquant cette poche musulmane, les Serbes de Croatie et ceux de Bosnie s'en prennent avant tout à la politique de compromis esquissée à Belgrade.

L'auteur de "l'Amérique mercenaire" - un ouvrage dans lequel il analyse la stratégie américaine depuis la fin de la guerre froide et décrit la transformation des Etats-Unis en "empire du désordre" - dénonce la passivité des Occidentaux face à l'apparition d'un "nazisme serbe" et examine les conditions d'une intervention militaire en Bosnie.

Coauteur du plan Vance-Owen, le diplomate britannique analyse les raisons de son échec et n'hésite pas à dénoncer sans ménagement ceux qui en sont, à ses yeux, les principaux responsables.

L'intervention militaire en Bosnie divise les conseillers de la Maison-Blanche. Le Pentagone est plutôt contre, le Congrès hésite, les alliés traînent les pieds, l'opinion publique renâcle, et le président ne sait pas à quel saint se vouer.

La paix en Bosnie, même si elle est conclue cette semaine, ne mettra pas fin à cet autre affrontement, un peu oublié mais toujours sanglant, qui oppose à la Croatie les Serbes de la "République de Krajina".

Mêmes méthodes, mêmes arguments : en Bosnie centrale, les forces croates pratiquent le "nettoyage ethnique" en justifiant leurs actes par la volonté prêtée au gourvenement bosniaque de vouloir instituer une "République islamique".

Atrocités en Bosnie, autoritarisme au pouvoir à Zagreb, influence croissante du "lobby de l'Herzégovine" extrémiste : la Croatie est sur le fil du rasoir. Pourtant l'opposition démocratique reste forte.

Le général français qui a tenu le monde en haleine pendant son séjour dans la capitale bosniaque bombardée ou dans Srebrenica encerclée explique le sens de son action au service de l'ONU. Il est convaincu qu'une réconciliation entre les parties en guerre en Bosnie-Herzégovine est encore possible.