Laurent Jenny est professeur à l'université de Genève. Il est l'auteur, entre autres, de Je suis la révolution (Belin 2008).

Jean-Louis Chrétien, philosophe, est l'auteur d'une vingtaine d'ouvrages, dont, récemment, Répondre. Figures de la réponse et de la responsabilité (P.U.F 2007), Sous le regard de la Bible (Bayard, 2008), et Conscience et roman, I. La conscience au grand jour (Minuit, 2009).

L'analyse du discours littéraire est un type d'approche relativement récent, qui s'est développé depuis les années 1990, à la confluence des sciences du langage et des sciences sociales, en particulier la sociologie de la littérature. Cherchant à envisager la littérature comme une activité, et pas seulement comme un thésaurus de grandes oeuvres à commenter, elle récuse les approches de la littérature qui restent prises dans un partage tacite entre spécialistes du texte et spécialistes des contextes (biographiques, sociologiques, idéologiques...). Cela implique que l'on décentre l'objet d'étude : d'un noyau d'oeuvres privilégiées au réseau diversifié de pratiques qui constituent le fait littéraire. Cet ouvrage regroupe à parts égales des travaux d'universitaires francophones et d'universitaires norvégiens. Les trois premiers chapitres ont une visée nettement épistémologique, ils s'efforcent de situer les concepts majeurs de l'analyse du discours. Les cinq suivants abordent des corpus diversifiés.

Renouvelant profondément la présentation de la conscience, Gustave Flaubert et Henry James ont ouvert au roman des régions jusqu'alors inconnues, et donné à ce genre au XXe siècle la mesure de sa tâche et de son exigence. Le jugement moral sur les personnages s'atténue ou se suspend, au bénéfice d'une description aussi fine qu'ambiguë. Et cette descente dans les abîmes intérieurs délaisse désormais la trop nette articulation du monologue intérieur (étudié dans La Conscience au grand jour) pour une approche plus subtile, notamment grâce au style indirect libre, dans une parole à mi-voix. Comment les mouvements et les glissements de la conscience en viennent-ils à prendre une force dramatique plus intense que les événements même du monde ? Pourquoi son « intime aventure » occupe-t-elle à présent le centre ? En quoi ce qui faillit seulement avoir lieu peut-il avoir autant d'effet que ce qui se produisit ? Par quels modes du style le secret peut-il être suggéré comme tel, avec tout le non-dit qu'il suscite ? Pourquoi la vie quotidienne se fait-elle ce qu'il y a de plus lourd d'un sens inépuisable ? Et quel jour neuf se lève-t-il alors sur notre relation aux choses et aux lieux, comme sur les rapports de force qui ordonnent nos multiples liens avec les autres consciences, noeuds de notre identité ? Comment montrer avec rigueur le règne en nous du faux, de l'illusion, du clair-obscur ? Ce volume présente les conclusions du diptyque sur la vision que le roman des deux derniers siècles a prise de l'humaine conscience dans toutes les nuances de sa fragilité.

Professeur de littérature et spécialiste de la narratologie, A. Koschorke choisit d'explorer plutôt la forme que le fond de l'ouvrage d'Hitler pour rendre raison de son impact sur les lecteurs. Il analyse sa construction, les procédés argumentatifs utilisés, l'alternance entre registres d'écriture différents ainsi que les multiples niveaux de lecture et les publics visés. ©Electre 2018

Présentation des différentes polémiques que soulève la spécificité du langage dramatique : élaboration de la fable, traitement de l'espace et du temps, construction du personnage, fonctionnement du dialogue théâtral. Autant de questions sur lesquelles, à travers de nombreux exemples, l'ouvrage apporte des repères utiles. ©Electre 2019

Un outil d'entraînement à l'analyse des textes, privilégiant à la fois l'étude de phénomènes linguistiques localisés et une approche comparative, tout en donnant des clés pour appréhender la perspective pragmatique d'étude stylistique. ©Electre 2020