L'histoire de la dénonciation en France pendant la seconde guerre mondiale est davantage objet de croyances et de représentations que de connaissance.

La vie musicale française sous l'Occupation, contrairement à celle de la littérature, des arts plastiques et du théâtre, n'avait à ce jour jamais été sérieusement étudiée. Un colloque met fin à ce silence. Edifiant...

En arrière-plan du procès Papon revient la controverse sur la réponse des institutions juives de France à la politique de Vichy. Dans un livre qui paraît cette semaine, un historien montre comment les dirigeants de la communauté ont résisté à "l'ordre nouveau".

Les pourparlers entre le SS Karl Oberg, Pierre Laval et René Bousquet ont conduit à une pseudo-autonomie de la police française, en échange de l'arrestation et de la livraison des juifs de France.

Pour les familles de ceux qui sont partis vers Drancy puis Auschwitz, le temps s'est figé en 1942, et la défense "administrative" de l'accusé est intolérable. A ces hommes et ces femmes, seule la justice pourrait apporter une réparation symbolique.

Au procès Papon, on a appris comment l'Etat français a servi la machine de mort nazie. Et comment certains hauts fonctionnaires ont dit non.

Du maréchal "bouclier" au film "le Chagrin et la Pitié", de la "parenthèse de l'histoire" au procès Barbie et à l'affaire Bousquet, l'opinion a peu à peu découvert le rôle de l'Etat français dans la solution finale...

Maurice Papon, 87 ans, sera donc le premier - et le seul - haut fonctionnaire français à comparaître devant une cour d'assises pour crimes contre l'humanité. Son procès, qui s'ouvre le 8 octobre, sera aussi celui de la haute administration sous Pétain...

L'Ecossaise Janet Teissier du Cros raconte les années d'Occupation vécues dans les Cévennes.

François Bédarida, directeur de recherche au CNRS, qui a publié avec Jean-Pierre Azéma un livre de référence sur l'Occupation, explique à Claude-François Jullien ce que fut la France de la collaboration. Et l'autre.

Tout était relu, tout était écouté. Pendant quatre ans, dans les caves de Vichy, des fonctionnaires français ont espionné les lettres, les télégrammes et les conversations téléphoniques. Recopiés, retranscrits, classés, ces documents dormaient dans les archives de la République.