Coordinations, ONG, collectifs, syndicats et associations de consommateurs : les croisés de la lutte contre la mondialisation ont inventé une nouvelle façon de faire de la politique.

Arrogance américaine, intransigeance européenne et colère des pays émergents négligés dans une querelle de pays riches, le fiasco de la conférence de Seattle était inévitable. Mal préparée, la grand messe de la mondialisation s'est transformée en foire.

De l'objecteur de conscience au Larzac, du Larzac à Seattle, son parcours est celui dont a rêvé toute une génération de contestataires trop marqués par l'aventure de 1968 pour céder aux mirages du "libéralisme".

Critiqués au sein même de l'Europe, Chirac et les paysans vont tenter de se défendre dans l'arène de l'Organisation mondiale du Commerce. En jeu, la défense de la PAC et l'ouverture des marchés aux ventes de biens et services.

Entretien, en mars 2013, avec Pascal Lamy, directeur général de l'OMC (Organisation mondiale du commerce) qui livre son analyse de la croissance mondiale. Il dresse un bilan contrasté de ce qu'il nomme le ″grand basculement″. Si la mondialisation a considérablement fait reculer la pauvreté au niveau mondial, les inégalités ont augmenté au sein même des pays. Il affirme que le capitalisme de marché tel qu'il s'est développé n'est pas tenable à termes. Pourtant le libre-échange garde encore à ses yeux largement plus d'avantages que de défauts, mais avec un minimum de protectionnisme.

Créée en 1994 à la suite de l'Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce (GATT), l'Organisation mondiale du commerce (OMC) doit, selon l'auteur, faire face à un certain nombre de contradictions que connaissent toutes les organisations internationales. L'OMC, dont la mission est de rendre le commerce entre les nations aussi libre que possible et régler les problèmes commerciaux qui opposent ses Etats membres, n'est dotée en effet que d'un budget relativement modeste (130 millions d'euros en 2013).