Le réservoir des expositions autour de l'oeuvre de Picasso s'épuisera-t-il un jour ? On peut en douter à la lecture de l'affiche du Grand Palais : Picasso et les maîtres. L'accrochage interroge l'arborescence artistique du génial Espagnol sous forme de conversations au sommet

On reste toujours l'héritier des génies qui nous ont précédés, a dit le peintre Camille Pissarro. Si Picasso a une dette à l'égard de son aîné Cézanne, il a su aussi s'en affranchir.

Les expositions consacrées à l'artiste se multiplient avec un succès public qui ne se dément pas

Des premiers dessins à huit ans, trahissant un intérêt précoce pour la physiologie de l'autre, jusqu'aux derniers, quelques jours avant sa mort, visions disloquées et pathétiques d'un sexe féminin, le destin du plus grand peintre du XX e siècle s'est déroulé sous le signe d'Eros... et de Thanatos.

Picasso n'aimait pas Bonnard. Dans une diatribe violente il aurait accusé son aîné de deux insuffisances : dans l'usage de la couleur, "un pot-pourri d'indécision" ; dans sa composition, "complètement dépourvue de contraste".

"Ces yeux sont attentifs comme des fleurs qui veulent toujours contempler le soleil. O joie féconde, il y a des hommes qui voient avec ces yeux." C'est Apollinaire qui l'écrit de Picasso, en 1905.

Le face à face "Matisse-Picasso" est sans conteste l'une des expositions les plus attendues de la rentrée.