En 2005, l'historien allemand Götz Aly publiait un ouvrage promis à un vaste retentissement. D'après lui, les Allemands avaient soutenu le régime nazi non pour des raisons idéologiques, mais parce qu'ils avaient été "achetés" par Hitler.

Publié il y a un an, le roman de Philip Roth "Le complot contre l'Amérique" imaginait l'arrivée à la présidence des Etats-Unis, en 1940, de Charles Lindbergh. Si la victoire du célèbre aviateur, antisémite notoire et sympathisant du régime nazi, sur Franklin Delano Roosevelt relève de la fiction, l'influence du nazisme outre-Atlantique était bien réelle.

Selon l'hypothèse évoquée ici, le nazisme s'inscrit dans la longue procession des millénarismes qui se sont succédé à travers l'histoire, depuis les premiers chrétiens, attendant, à la suite de l'apocalypse, le second avènement du Christ, jusqu'aux multiples sectes, mouvements et hérésies du Moyen Age et de la Réforme.

S'appuyant, entre autres, sur son travail historique qui porte sur l'évolution de l'opinion allemande en Bavière sous Hitler, l'historien remet en cause le recours à la notion de totalitarisme. Contre l'approche philosophique de Hannah Arendt, il en appelle à la rigueur historiographique.

Trois publications récentes relancent le débat sur la banalité du mal.