Cette appellation s'applique à la guerre planétaire menée contre le terrorisme par les Etats-Unis et le monde occidental. La politique américaine en Irak et au Proche-Orient, en combattant le terrorisme, l'alimente en créant un choc des civilisations. Le conflit israélo-palestinien est d'ailleurs devenu l'enjeu de la sécurité internationale.

L'invasion de l'Ukraine par la Russie marque l'engagement d'une grande confrontation entre les empires autoritaires et les démocraties, prises elles-mêmes en étau entre les autocrates et les populistes. La guerre, ouverte ou hybride, effectue donc un retour en force. Et elle est là pour durer. Depuis l'effondrement du bloc soviétique, les citoyens des démocraties pensaient que leur sécurité et leur avenir étaient garantis. Les nations occidentales restaient persuadées de la supériorité universelle de leurs valeurs, de leurs institutions, de leurs technologies et de leurs armées. Immense erreur ! 1989, à l'égal de 1918, fut une paix manquée. Comme dans les années 1930, les nations libres n'ont pas voulu voir la dangerosité de leurs ennemis. Dès lors, les régimes autoritaires ont profité des faiblesses de l'Occident pour se renforcer militairement, politiquement et idéologiquement, de la Chine de Xi Jinping à la Russie de Vladimir Poutine. Ces empires partagent une même détestation de la liberté politique. Ils revendiquent la supériorité de leur modèle et entendent faire émerger par la force armée un ordre mondial post-occidental, fondé sur l'arbitraire et la violence. Mais rien n'est perdu. L'agression de l'Ukraine constitue une tragique mais salutaire mise en garde. Les démocraties conservent d'immenses ressources pour résister, à condition de surmonter leurs crises intérieures et de s'unir autour de la défense de leurs intérêts et de leurs valeurs. L'Occident doit reprendre conscience de son héritage et de son unité pour déjouer les menaces des empires autoritaires. L'heure n'est pas à la déploration, mais à la mobilisation pour sauver la liberté.

Les guerres, les crises et les foyers de tensions se multiplient dans le monde. Nous sommes nombreux à  éprouver de la peur, pour nous, pour les générations futures. Ce qui ajoute à notre angoisse, c'est le sentiment d'un gigantesque chaos. Mais derrière ce désordre apparent se déploient en réalité de froides luttes et rivalités géopolitiques  : le choc des empires.Au fil du xxie  siècle, un petit nombre de super-puissances écrasent  démesurément toutes les autres. Cela fait d'elles des empires, avec chacun sa sphère d'influence  : l'Empire américain, l'Empire chinois, l'Empire indien, et bientôt l'Empire indonésien. S'ensuivent conflits, coopérations, alliances et retournements d'alliances qui vont déterminer la marche du monde. Comprendre ce jeu planétaire, c'est pouvoir le prévoir, pour mieux s'y préparer.Trente ans après  Le Choc des civilisations de Samuel Huntington, Thomas Guénolé nous propose une nouvelle grille de lecture des relations internationales, qui ressuscite une grande école de pensée, l'école néoréaliste, héritière de Bismarck et de Kissinger.Illustré par 22  cartes démonstratives, cet essai nous met en garde  : si l'Europe ne devient pas elle-même un empire, une authentique Europe-puissance, alors le choc des empires l'écartèlera.

Réflexion sur la défense des valeurs laïques à l'heure d'un nouvel ordre international, marqué par le retour de la guerre en Europe avec l'agression russe en Ukraine, la fragilisation des démocraties par la montée des extrêmes et l'installation de régimes illibéraux. L'auteur signale que la tendance au repli sur soi, au nationalisme et au fondamentalisme religieux menace les droits fondamentaux.