Le Fonds monétaire international a des avis tranchés sur ce qui garantit la prospérité : davantage de marché, moins de protection sociale. S'être beaucoup trompé ne l'a jamais empêché d'imposer son idéologie inflexible aux pays qui ont sollicité son appui.

Avec le rôle croissant des multinationales, qui s'affirme dans les années 1970, la Terre est ramenée à la dimension d'un "village planétaire".

La mondialisation profite peu au continent et elle constitue même une aubaine pour les firmes du Nord. Pourtant, les bailleurs de fonds et les élites locales continuent à mener des politiques libérales.

Malgré les difficultés de tous ordres qu'y connaissent les mouvements sociaux pour s'organiser, l'Afrique subsaharienne n'est pas à l'écart de la contestation généralisée de la mondialisation néolibérale.

Alors que la situation catastrophique de l'Argentine met en évidence la faillite des recettes libérales, gouvernements et institutions financières internationales continuent à les promouvoir, comme ils l'ont fait à la conférence de l'OMC à Doha.

Entre l'initiative d'un paysan des environs de Florence sonnant les cloches pour annoncer la mort de la justice et l'essor du mouvement pour une autre mondialisation, quatre cents ans se sont écoulés.

Alors que se déroule la coupe du monde de football au Japon et en Corée, jamais l'image de ce sport n'a été aussi brouillée. Aux indéniables vertus pédagogiques du jeu - respect des règles, initiation à la vie en commun - se mêlent affairisme, corruption et dopage.

Doit-on adorer la mondialisation et les marchés au nom du progrès ? Célébrer un ordre réactionnaire pour renouer le lien avec le peuple ?

Loin de l'"Afrique cauchemar", le continent noir tente de s'organiser contre l'ordre libéral : quarante-trois pays étaient représentés au Forum social africain d'Addis-Abeba, début janvier 2003.