« Le grand moment était venu. Le barrage roulant s'approchait des premières tranchées. Nous nous mîmes en marche... Ma main droite étreignait la crosse de mon pistolet et la main gauche une badine de bambou. Je portais encore, bien que j'eusse très chaud, ma longue capote et, comme le prescrivait le règlement, des gants. Quand nous avançâmes, une fureur guerrière s'empara de nous, comme si, de très loin, se déversait en nous la force de l'assaut. Elle arrivait avec tant de vigueur qu'un sentiment de bonheur, de sérénité me saisit. L'immense volonté de destruction qui pesait sur ce champ de mort se concentrait dans les cerveaux, les plongeant dans une brume rouge. Sanglotant, balbutiant, nous nous lancions des phrases sans suite, et un spectateur non prévenu aurait peut-être imaginé que nous succombions sous l'excès de bonheur. » Ernst Jünger.

Il existe une production abondante de films et de pièces sur la Première Guerre mondiale. Ces représentations ont gravé dans les mémoires des visions qui oscillent entre le mythe et le vraisemblable, cherchant à exalter les valeurs combattives et patriotiques ou à inspirer le dégoût de la guerre. Les auteurs analysent des films classiques ou des oeuvres récentes.

Réédition d'un roman publié en 1919. Grand classique de la littérature de guerre, ce livre retrace dans une série de courts chapitres, portant chacun le nom d'un combat, les campagnes d'un soldat durant quatre ans. C'est le témoignage passionné sur la première guerre mondiale, vue des avant-postes, d'un adolescent doué de confiance et de courage.

S'appuyant sur les récits des écrivains combattants (M. Genevois, R. Dorgelès, H. Barbusse ou E.-M. Remarque), l'auteur raconte en 60 mots-clés le quotidien des poilus. Les textes sont illustrés par des oeuvres (peintures, sculptures, dessins, photographies, imprimés, etc.), choisies au sein des collections permanentes de musées parisiens, qui témoignent de cette période.