Une épidémie de nostalgie progresse en Occident, sur fond d'un sentiment de déclassement. Faut-il le déplorer ? La nostalgie fonde l'identité européenne. Elle en est, paradoxalement, la source d'angoisse et d'élan, une prison et un ressort. Lieu d'affinité avec le passé comme de résistance au temps présent, la nostalgie sert aussi à construire l'avenir.

Souvent centrés sur la clôture sociale dont s’entourent les élites, les débats sur la méritocratie comportent un angle mort : le sort du tiers de la population le moins diplômé. Contrairement aux années 1960, où le rapport de forces salarial était plus favorable aux ouvriers, il est devenu presque impossible de se projeter sereinement dans l’avenir sans titre scolaire. Une des sources de la colère sociale ?

Dans une analyse alarmante, ce correspondant allemand note que de plus en plus de Français connaissent une dégradation de leur niveau de vie. Une dure réalité sociale qui fait de l’ombre aux bons indicateurs économiques.

La petite ville du Limousin n'a pas oublié le massacre de ses habitants par les nazis, le 10 juin 1944. Pourtant, quatre-vingts ans plus tard, elle a voté à 36 % pour l'extrême droite. Un score qui reflète le sentiment d'abandon de la France rurale.

À partir des enseignements tirés de son étude sur la pauvreté depuis l’Ancien Régime, l’historienne Laurence Fontaine s’interroge sur les similitudes avec les controverses contemporaines à propos de l’assistanat, de la migration des pauvres ou de la réflexion sur les biens communs.

Dans son dernier livre, le photojournaliste Vincent Jarousseau transcrit les témoignages recueillis pendant plus d'une décennie auprès des électeurs de Marine Le Pen. Entretien.

À Paris, la gentrification et les coupes budgétaires successives modifient en profondeur la carte des établissements scolaires, et l’enseignement privé gagne du terrain. Une évolution qui accentue les divergences sociales.

Avant d'être ce politologue star dont on s'arrache les livres, Jérôme Fourquet a d'abord été un enfant de la classe moyenne dont l'histoire se confond avec celle de la France des Trente Glorieuses. Un parcours que celui qui est aussi directeur du département "Opinion et stratégies d'entreprise" de l'Ifop raconte dans un livre de la collection "Conversation avec", sorti aux éditions Zadig-Autrement en avril.

Le déclassement des profs n'est pas un mythe. Plusieurs enquêtes mettent en lumière l'érosion de leur salaire et de leur influence sociale.

En Grèce antique, le mendiant est considéré comme responsable de sa déchéance. Si cette figure est répulsive, c'est qu'elle renvoie à deux peurs fondamentales : la précarité matérielle et l'isolement social.