Les services hospitaliers français, en sous-effectif, doivent recourir massivement à des médecins intérimaires. Mais l'entrée en vigueur de la loi Rist, qui limite leur rémunération, fait craindre des blocages dans de nombreux établissements

Un accouchement sans complications ? Un bébé en parfaite santé ? Voilà de bonnes nouvelles ! Pas pour l'hôpital : dans un système où chaque acte médical lui donne droit à une dotation précise de l'État, ses comptes voient rouge. En place depuis dix ans, la tarification à l'acte devait régler le problème du financement des hôpitaux. Mais cette logique comptable les a lancés dans une absurde course à la rentabilité. Désormais, mieux vaut dialyser un patient que lui greffer un rein.

Intérimaire, le mot est souvent synonyme de précarité. Sauf lorsque le travailleur temporaire officie en blouse blanche. Dans les couloirs de l'hôpital, intérimaire rime plutôt avec gros salaire. Le 3 juillet 2018, au micro de l'Assemblée nationale, Agnès Buzyn parlait même de « mercenaires », fustigeant « le cannibalisme hospitalier ». Dans le viseur de la ministre de la Santé de l'époque, les rémunérations insensées - parfois plusieurs milliers d'euros par jour - de ces médecins remplaçants dans un hôpital public en manque de moyens.

Des délais de procédure sont imposés tant à l'agent qui sollicite un congé pour invalidité temporaire imputable au service (Citis) qu'à l'établissement hospitalier qui l'emploie. L'établissement est tenu de faire diligenter une visite médicale de l'agent au minimum une fois par an, passé une première période de six mois de Citis. C'est désormais à l'agent qui bénéficie d'un Citis de transmettre à l'établissement un certificat médical final de guérison ou de consolidation.