Après ses premiers pas dans un monde où il semblait représenter l'espoir pour tout un peuple de naufragés (tome 1), après les affrontements sanglants qui ont décimé les siens (tome 2), nous retrouvons le personnage de Mandor pour le troisième et dernier volet de la série "Ter". Bien que plus proche que jamais de la vérité, le jeune homme n'est plus que l'ombre de lui-même et sombre dans le doute. Rodolphe conclut "Ter" en laissant le lecteur à la fois plein d'appréhension et d'espoir.

Le pari n'était pas gagné d'avance. Des robots géants dans un thriller en BD, sur fond de grandeur perdue de la France, cela ne s'était encore jamais lu. Quant à voir des auteurs aux influences a priori très différentes - dont les bibliographies sont parfois aux antipodes les unes des autres - unir leurs forces pour porter ce récit-fleuve, cela revenait pour ainsi dire à poursuivre une nouvelle chimère. À l'initiative de ce projet fou, Fabien Vehlmann n'en avait alors certainement pas besoin. L'idée a mis du temps à prendre forme - plus de dix ans.

Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, l'extrême droite n'a jamais obtenu d'aussi bons résultats en France. Brandie à l'époque comme un vulgaire argument de campagne, la fracture sociale s'est aggravée depuis ces vingt dernières années. Les 1% les plus riches ne l'ont jamais autant été, tandis que les classes populaires souffrent dans la quasi-indifférence gouvernementale. Chômage endémique, précarité, délocalisations sauvages, xénophobie. communautarisme, individualisme exacerbé : le rêve français n'est plus, si tant est qu'il ait jamais existé.

Avec le scénario du "Retour à la terre", Jean-Yves Ferri a réconcilié ville et campagne en racontant, avec les dessins de Larcenet, l'histoire de ce citadin qui décide de quitter la ville pour s'installer à la campagne. Par la faute de "Blast" qui occupa les jours et les nuits de Larcenet, et la présence au générique d'"Astérix" de Jean-Yves Ferri, la série a marqué le pas pour notre plus grand malheur... Onze ans après le tome 5 et dix-sept ans après sa création, le tome 6 du Retour à la terre est enfin en librairie.

L'éclectisme a un nom en cette rentrée, celui de Xavier Dorison. En effet, il est le scénariste de trois beaux albums tout récents : le premier volume du "Château des animaux", le second tome d'"Aristophania", et enfin un nouveau "Undertaker", le premier d'un nouveau cycle. Il ne nous en fallait pas plus pour solliciter un auteur qui est passé à une dimension supérieure depuis quelques albums...

Thierry Smolderen et Alex Clérisse poursuivent avec minutie leur exploration des décennies. Après les années 50 ("Souvenirs de l'Empire de l'Atome"), les années 60 ("L'Été Diabolik"), le duo saute les années 70 pour "s'attaquer" aux années 80 avec "Une année sans Cthulhu". Quand un duo est capable de s'amuser à ce point en revisitant les grands mouvements d'une époque, c'est vivifiant pour les lecteurs !

Ils se sont fait connaître avec la tétralogie "L'Héritage du diable", parue chez Bamboo dans la collection Grand Angle (2009-2016). Après deux tomes prometteurs, les délais de fabrication plus longs des deux suivants avaient malheureusement eu des conséquences regrettables sur les chiffres de vente. Les lecteurs se montrant, on le sait- nous en sommes-, de plus en plus impatients, de nombreuses séries pâtissent de cette situation, parmi lesquelles quelques pépites...

Cela faisait quelque temps que nous n'avions pas invité Matz dans nos pages. L'excellent scénario du tome 3 de "Tango" (Le Lombard(, couplé au prequel du (Transpercenelge( paru il y a quelques mois (Casterman), nous a amenés à le solliciter... Tranquillement installé à une terrasse de café parisien, le scénariste du "Tueur" s'est confié sans retenue à notre micro...

Il y a dix ans, Riff Reb's inaugurait la collection Noctambule. Depuis, cette entité des éditions Soleil fait partie du groupe Delcourt. Malgré ce rachat, la qualité est restée, grâce à une directrice de talent, Clotilde Vu, que l'auteur d'"A bord de L'Etoile Matutine" ne manque pas de remercier dans cette interview pour son œil et son abnégation. Après "Le Loup des mers", voici "Le Vagabond des étoiles", un album à la hauteur pour fêter cette première décennie...

Dans le premier tome de "Klaw", on découvrait l'étrange pouvoir d'Ange Tomassini : une capacité à se transformer en tigre, particulièrement lorsqu'il est en danger. Oui, vous avez bien lu : un véritable tigre anthropomorphe, doté d'une puissance plus qu'appréciable et de pouvoirs qu'il lui fallait encore apprendre à maîtriser. Quelques années plus tard, ce n'est plus un, mais vingt-quatre dizhis - le nom de ces totems inspirés du zodiaque chinois et qui habitent deux hôtes humains - qui se partagent l'affiche du onzième volume de la saga.

C'est la première fois qu'un auteur allemand réalise une aventure de Spirou. C'est aussi la première fois qu'un projet d'album du groom est essentiellement supervisé par le détenteur étranger de la licence Spirou (en l'occurrence Carlsen Comics, pour l'édition en langue allemande). Les éditions Dupuis sont-elles en train d'adopter un modèle de licensing à l'américaine ? Si l'on n'en est pas encore là, force est de constater que ce Spirou à Berlin est un premier pas dans cette direction.

Il aura fallu une exposition à la galerie Daniel Maghen pour que nous entrions en contact pour la première fois avec Juan Giménez. Confortablement installé dans un café parisien de la rue du Louvre, assisté par son ami interprète Andres Bolado, l'auteur de "La Caste des Méta-Barons" est revenu avec nous sur sa carrière prolifique et internationale.