Un mois après le massacre perpétré par le Hamas, la société israélienne oscille entre désespoir, colère et sidération. Kibboutz, colonie, ville arabe et Tel-Aviv, "Marianne" s'est rendu dans quatre lieux emblématiques de ce pays aux multiples identités. Si leurs définitions de l'"Israël idéal" ne se rejoignent pas toujours, un point commun réunit ces Israéliens : la lutte contre le Hamas.

Le 24 février 2022, la Russie envahissait l'Ukraine. Un cataclysme dans la vie de deux soeurs ukrainiennes, Olga, installée à Paris, et Sasha, qui vit à Kiev. Depuis un an, "M" publie chaque semaine leur journal, où chacune raconte la guerre, sa guerre, à la journaliste Elisa Mignot. Les deux jeunes femmes y témoignent de leur quotidien bouleversé et livrent sans détour leurs peurs, leurs espoirs, leurs incompréhensions… Et une colère viscérale vis-à-vis de la Russie. Cette expérience intense a réveillé leur patriotisme enfoui et leur a fait redécouvrir l'identité culturelle de leur pays.

Sociologue, elle est l’une des meilleures spécialistes de l’Ukraine. Elle nous reçoit le lendemain de son retour d’un voyage dans le pays, le cinquième pour elle depuis l’invasion russe du 24 février 2022. La guerre la confronte non seulement à la grande difficulté de poursuivre un travail de terrain, mais aussi à une forte charge émotionnelle, en raison de ses attaches personnelles en Ukraine.

La région de Kyiv vit toujours au rythme des alarmes antiaériennes. Si, dans la capitale, le quotidien a repris des couleurs, les villes martyres d’Irpin et de Boutcha cohabitent avec leurs fantômes. Le reportage contient un focus intitulé "Sur le front de la santé mentale".

Depuis l’annexion de la Crimée, en 2014, la stratégique ville de l’est de l’Ukraine se dérobait a la convoitise de Vladimir Poutine. Le maître du Kremlin s'en est finalement emparé, en mai 2022, au terme de 80 jours de carnage et au prix d'une destruction quasi totale. Au milieu des décombres, les habitants qui ont échappé aux bombes et à la déportation observent, impuissants, l’occupant effacer méthodiquement les traces de ses crimes.

Cet hiver 2018 a été long, mais actuellement les Syriens ne s'en plaignent plus. Passé le froid, c'est à présent la pluie qui tombe, drue, régulière, du nord-ouest bien sûr, par la trouée de Homs par laquelle s'infiltrèrent les croisés autrefois et récemment le Front al-Nosra mais qui par la suite redescend vers Damas.

"Même si la trêve conclue fin août sous l'égide de la Russie est théoriquement toujours en vigueur à Idlib, sur le terrain, l'armée syrienne et son allié russe ont repris leur offensive." C'est ainsi qu'une dépêche laconique annonce, le 5 décembre 2019, le début d'une nouvelle vague de bombardements sur la deuxième plus grande ville de la province, qui fait des centaines de morts, poussant, une fois de plus, des dizaines de milliers de personnes sur les routes.

Des situations de confinement ont eu lieu par le passé en France, pour des raisons bien différentes de celles qui cloîtrent les Français depuis le 16 mars. L’archéologie met au jour les traces de ces confinements. En France, certains sites de la Seconde Guerre mondiale livrent une riche documentation liée à cette période : prisons et camps d’internement, bunkers du mur de l’Atlantique ou refuges de civils comme la carrière Saingt, à Fleury-sur-Orne dans le Calvados, ont conservé les témoignages d’individus confinés par les rigueurs et atrocités propres à ce conflit.

Le dossier réuni ici concerne, dans cette phase intermédiaire entre guerre et paix, autant des affrontements internes, des luttes de fidélité, des guerres civiles que des guerres extérieures. Les crises de l’Etat qui en sont le corollaire (sinon la cause) mettent alors à nu les structures de la société civile. D’autant plus quand ces guerres sont aussi des conflits internes où l’enjeu est de re-souder le corps social ou de le recomposer, alors même que sont bousculés les espaces et les critères de définition et de légitimation des élites.

Après bientôt trois mois d’invasion destructrice de l’Ukraine, le temps de la stupéfaction est passé. La violence extrême de cette guerre s’est dorénavant imposée comme bascule historique de fait, donc acceptée : mais la forme de notre présent, dans un monde toujours divers, instable et inquiétant sous plusieurs aspects, est dorénavant assombrie, abîmée par le désastre moral du retour puis l’installation en Europe d’une guerre qui piétine tous les droits, comme par la menace nucléaire que le régime du Kremlin continue de faire planer par intermittence.

La réponse, le 10 octobre 2022, au sabotage du grand pont de Crimée, emblématique de l’emprise de Moscou sur la péninsule, au matin du 8 octobre, est dirigée contre des civils. Les centres-villes sont visés à des heures de grande affluence, à côté des centres névralgiques du pays. Mais la moitié des missiles a été interceptée et leur horrible mortalité, qui ne doit pas être banalisée, semble limitée par un manque de précision et de modernité technologique.

On ne s'aventure pas dans un pays en guerre par voyeurisme, par caprice, mais par nécessité intérieure. Une nécessité impérieuse qui fait fi de toute considération raisonnable et emporte tout. Une nécessité qui peut se concrétiser dans une démarche professionnelle - journalisme, humanitaire, diplomatie... Dès lors, n'importe plus qu'une chose : se rendre sur place et faire ce qui doit être fait. En décembre 2021, j'ai annoncé à mon employeur que j'aurais besoin d'ici peu d'un congé sabbatique pour rejoindre les troupes ukrainiennes. J'étais intimement convaincu que la guerre était imminente.