Chloroformé à l’écran ("Le Dindon"), électrisé en revanche à la Comédie-Française ("La Puce à l’oreille"), Georges Feydeau demeure un monstre du théâtre, ses grivoiseries débouchant sur un art quasi expérimental de la combinatoire. L’occasion de revenir, sans oublier Labiche, Courteline et les autres, sur un genre beaucoup plus ancien qu’on l’imagine et qui reprend de la vigueur à l’heure des réseaux sociaux, ces turbines à dragues, intrigues et quiproquos. Sommaire. Un enfant du plaisir. Courteline, la philo dans le placard. Feydeau, faits d’armes. L'oeil de Labiche.

Depuis plus de cent soixante-dix ans, il n'y a pas de saison théâtrale sans que soient programmées - et toujours avec le même succès - des pièces d'Eugène Labiche. Elles sont jouées tant à Paris et qu'en province et même à l'étranger. Elles sont montées dans des salles de patronage, mais aussi sur des scènes d'avant-garde, dans des théâtres de poche et à la Comédie-Française. De jeunes metteurs en scène s'y frottent et rivalisent avec des artistes confirmés comme Patrice Chéreau, Jean-Pierre Vincent, Giorgio Barberio Corsetti, Macha Makeïeff et Jérôme Deschamps.

Le genre, longtemps regardé de haut par les tenants d'un théâtre plus sérieux, connaît un retour de grâce. Feydeau, notamment, revient en majesté sur les scènes subventionnées.