Peut-on définir des critères de reconnaissance d'une pensée libre?? C'est à cette question que l'auteure s'efforce de répondre.

Les textes rassemblés ici, datant respectivement de 1929 et 1957, traitent de morale et de religion. Ils illustrent la lenteur de l'évolution des mentalités.

La Libre Pensée et la Franc-maçonnerie ont la même source : l humanisme c est-à-dire la volonté de mettre l homme au centre de sa destinée& . C est en lisant ces mots prononcés par Dominique Goussot lors d une conférence de la Libre Pensée sous la présidence de Christian Eyschen, que j ai été fortement motivé pour écrire cette préface. Christian Eyschen et moi-même, avons mené bien des combats sous le signe de l Équerre et du Compas. Oui, la Franc-maçonnerie a ceci de remarquable qu elle permet à des hommes et des femmes, que tout aurait pu séparer au départ, de se retrouver dans l accomplissement d un même dessein, celui de l émancipation de l être humain par rapport aux dogmes et aux puissances financières. C est par ces lignes que s ouvre la préface que Philippe Guglielmi qui a souhaité apparaître ici sans autre référence à son parcours a consacrée à cet ouvrage. C est souligner suffisamment combien les liens entre Maçonnerie, socialisme (dans le sens que ce terme aurait dû conserver) et Libre-Pensée sont importants, sans pour autant que les trois ne soient identiques ou assimilables. Sans doute demeure un petit air de famille, provenant de leur héritage commun : celui de la liberté de conscience, des impulsions venues de la Réforme et de l apport de pensée des Lumières. Constitué de plusieurs écrits et rédigé à plusieurs voix, le livre en est d autant plus attachant, et pour tout dire par la finesse des approches, éclairant. Nul doute qu il apportera beaucoup à celles et ceux qui, cheminant sur leur propre chemin, n en sont pas moins soucieux d aller à la rencontre d un idéal, qui sera toujours à construire.

L'histoire des Internationales des libres penseurs de 1880 à aujourd'hui. Une partie des sources est tirée des archives de l'Institut de recherches et d'études de la libre pensée. Ce mouvement anticlérical milite contre l'influence de l'Eglise dans le monde et pour l'ouverture des frontières. ©Electre 2018

« Non, la méditation sur la France, son génie ou son esprit, n'est ni anachronique ni caduque. C'est même strictement l'inverse : non seulement l'immersion dans le village global ne frappe pas d'obsolescence notre interrogation sur ce génie propre mais elle la rend plus cruciale que jamais, si toutefois nous voulons éviter de nous perdre totalement dans la mondialisation, de subir celle-ci comme une dilution pure et simple de nous-mêmes et comme une aliénation par tout ce qui nous entraîne au-delà de notre identité historique...Mais à quoi tient-il, ce génie de la France ? Pour une part essentielle à la laïcité. Une laïcité qui est peut-être la condition politique de la vie spirituelle la plus haute. Car en séparant l'État des religions, elle « fait le vide », ce vide qui est au coeur de toute destruction mystique et métaphysique des idoles... Comment expliquer cependant que nous n'ayons pas compris plus tôt cette valeur inséparablement spirituelle et politique de la laïcité ? Nous Français n'avons en réalité même pas commencé de sonder l'abîme de notre vide laïque. Et, au-delà de nous-mêmes, n'est-ce pas la modernité politique tout entière qui a souffert d'un terrible aveuglement vis-à-vis du potentiel spirituel de la laïcité et de la démocratie ? »Penser la laïcité spirituellement : c'est à cette réflexion profonde, ouverte et érudite que nous convie ici Abdennour Bidar, grande figure du dialogue interspirituel, auteur notamment de Plaidoyer pour la fraternité.